Marseille tient à son gilet de sauvetage

Didier Deschamps - -
D’un côté, une équipe leader de son groupe, avec six points gagnés en deux matches. De l’autre, une formation en proie au doute, 15e de son championnat et seulement détentrice de 9 points après dix journées. On aurait presque du mal, vu comme ça, à imaginer qu’il s’agit de la même équipe. Mais ce profil à la « Dr Jekyll et Mr Hyde », c’est bien l’OM qui l’affiche depuis le début de la saison. « La Ligue des champions a un contexte différent, rappelle Didier Deschamps. Notre mauvais début de championnat nous met dos au mur et nous oblige à obtenir des résultats, surtout ici, à domicile. En Coupe d’Europe, la pression est un peu moins forte, ce qui permet aux joueurs de se libérer un peu plus et de faire preuve, certainement, de moins de fébrilité. »
Une réalité qu’ont appris à leurs dépens l’Olympiakos (2-1), mais surtout le Borussia Dortmund, terrassé il y a quinze jours (3-0). De bon augure avant la venue d’Arsenal, amoindri par les absences sur blessure de Wilshere, Giggs, Sagna et Vermaelen ? Pas vraiment à en croire « DD », pas « moins inquiet » avant la venue des Gunners. « Arsenal a perdu des joueurs importants mais reste très compétitif avec un potentiel offensif qui peut bousculer n’importe quel adversaire, précise l’entraîneur marseillais. Cette double confrontation peut être décisive avant les deux derniers matches de la poule. On a un avantage sur eux. Si on avait la bonne idée ou le bonheur de gagner demain (mercredi), cela ne nous qualifierait pas mais nous mettrait dans une position idéale et consoliderait notre première place.»
« La Ligue des Champions permet de se sublimer »
Un succès consoliderait aussi l’idée de cet OM à double détente, de cette équipe encore incapable d’exporter sa maîtrise et son culot européens sur la scène hexagonale. Il permettrait, qui sait, à ces Phocéens encore malades en championnat -privés de Fanni et de Jordan Ayew suspendus (mais avec Diawara, guéri de sa blessure au genou)- de se libérer définitivement. « La Ligue des champions a un contexte qui fait que n’importe quelle équipe, n’importe quel joueur, va se sublimer. C’est l’exigence même de cette compétition. »
Une exigence à laquelle Marseille devra répondre face à une bête blessée, perméable (17 buts encaissés cette saison) mais pas dénuée d’ambitions, elle aussi, en C1 et invaincue lors de ses sept derniers déplacements en France. Le tout dans un Vélodrome qui sonnera… bien creux. Moins de 30 000 supporters sont attendus, mercredi. Un chiffre choquant vu l’affiche entre les deux équipes. « On est responsable, certainement, de cette situation, concède Didier Deschamps. On peut, en partie, expliquer cela par nos résultats et la qualité de jeu qu’on affiche. Mais il ne faut pas oublier la conjoncture économique actuelle. » Un succès, mercredi, pourrait inciter le supporter à remettre la main sur le porte-monnaie. Et le convaincre à nouveau qu’à l’OM, on en a pour son argent.
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Le Vélodrome n’attire plus les foules
Le stade Vélodrome, dont la capacité a été réduite pour cause de travaux à 42 000 sièges, n’affichera pas complet, ce mercredi soir, lors du choc entre Marseille et Arsenal en Ligue des champions. Une fois encore, car la rencontre OM-Borussia Dortmund n’avait attiré il y a quinze jours que 26 000 personnes. Un score historique pour les Phocéens, puisqu’il s’agissait-là de leur plus faible affluence en C1. Si le public local boude son stade, ce n’est pas seulement à cause des grues, des bâches et de la poussière qui ont élu domicile au Vélodrome. C’est aussi et surtout pour les mauvais résultats du club et l’absence d’un réel fonds de jeu. Du coup, la plupart des groupes de supporters n’ont pas hésité à rendre leurs packs européens, des packs pourtant très bon marché qui leur permettaient, pour 60 euros, d’assister aux réceptions de Dortmund, d’Arsenal et de l’Olympiakos. Un coup dur pour l’OM, déjà destiné à perdre 8 millions d’euros par saison pendant trois ans en recettes de billetterie en raison des travaux… Soit 24 millions d’euros de perte au total ! Aussi, au sein du club, on s’active pour limiter la casse. Des places à 20 euros sont encore en vente pour le match et les promos – une place achetée, une place offerte pour un enfant – et autres réductions – prix des places réduit à 50 % sur internet (venteprivee.com) fleurissent. Mais la réalité est là. L’OM ne passionne plus son public. Preuve que la crise a touché toutes les couches de l’entité phocéenne.