Monaco : Berbatov, fallait pas l’inviter…

Dimitar Berbatov - AFP
Les conférences de presse des joueurs rares devant les médias sont toujours des événements. On les guette, on les décortique, on espère y dénicher une pépite oratoire à la hauteur de l’attente. Et la plupart du temps, on reste sur notre faim. Dernier exemple en date avec Dimitar Berbatov. Pas vraiment le premier à venir se lancer dans de grandes tirades dans les micros, le Bulgare a eu droit ce mardi à l’estrade de la Ligue des champions pour s’exprimer. Un moment très attendu alors que l’attaquant revient tout juste d’une blessure qui l’a privé plusieurs semaines des terrains.
A la veille du déplacement de Monaco sur la pelouse du Bayer Leverkusen, où il a évolué pendant cinq saisons et demie, on imaginait retrouver un Berbatov nimbé des effluves du passé. Séquence frissons ? Festival de langue de bois, plutôt. Une poignée de questions pour autant de réponses sans grand intérêt. Son retour dans le club qui l’a vu inscrire 69 buts en 154 matches Bundesliga (plus 9 buts en 28 rencontres de C1) ? « J’avais joué ici avec Tottenham mais cela fait longtemps que je n’étais pas revenu. Je suis de retour à la maison. Je suis très heureux d’être ici et de rejouer dans ce stade. J’ai eu de très bons moments ici et je suis content de voir le chemin parcouru par le club. » Le tout lâché sur un ton neutre au possible. Que d’émotion…
« Parfois, un but est suffisant pour gagner »
On espère alors l’entendre plus loquace sur le match en lui-même, très important en vue d’une éventuelle qualification pour les huitièmes de finale, toujours largement accessible malgré… un but inscrit en quatre matches, celui contre Leverkusen à l’aller pour une victoire 1-0 (l’ASM est pour l’instant deuxième de son groupe quatre points derrière le Bayer et une longueur devant le Zénith Saint-Pétersbourg et Benfica). Raté. « Certes nous nous sommes imposés au match aller mais cela avait été un match très difficile pour nous. Ils avaient eu beaucoup d’occasion mais ils n’ont pas su les mettre au fond et on en a su être efficace. Ils auront à cœur de nous battre chez eux. Cela sera compliqué mais nous restons ambitieux. Nous avons besoin de points, et nous nous sommes bien préparés. Le résultat de l’autre match ne m’intéresse pas. Nous ne devrons penser qu’à nous. »
Nous voilà soufflés devant tant de révélations… L’assoupissement nous guette. Une dernière considération tactico-philosophique du Bulgare pour se réveiller ? « On n’a marqué qu’un but jusque-là en Ligue des champions ? Espérons que ça va changer demain (mercredi, ndlr). Parfois, un but est suffisant pour gagner et si cela arrive, nous serons heureux. Si nous jouons notre jeu, nous pouvons le faire. Le football est un jeu simple. A nous d’être réceptifs et de mettre en pratique ce que le coach demande. » Parole rare, Berbatov n’en fait pas un usage inoubliable quand il la prend. Mais son travail est ailleurs. Marquer des buts, par exemple. Cette saison, blessure oblige, Dimitar n’a fait trembler les filets qu’à deux reprises. La dernière fois, c’était fin août contre Lille, en Ligue 1. Retrouver le chemin du but à Leverkusen serait l’idéal pour relancer sa saison. « Peu importe qui marque tant que nous gagnons le match… » On aurait pu deviner sa phrase. Aucun doute, Berbatov s’exprime bien mieux avec ses pieds.