OM-Milan 93: "Papin m'en a voulu pendant un long moment", confie Di Meco

C'était un petit match dans le grand match. Mais pas n'importe lequel. Le 26 mai 1993, lors de la célèbre finale de Ligue des champions OM-AC Milan (1-0) à Munich, le défenseur marseillais Eric Di Meco avait dû faire face à un ancien partenaire, passé dans le camp adverse: Jean-Pierre Papin. A l'été 1992, après six saisons passées en Provence, "JPP" avait pris la direction du club lombard, considéré comme le meilleur du monde. Et les retrouvailles, moins d'un an plus tard, n'avaient pas été forcément chaleureuses vu le contexte et l'enjeu.
"J'ai un rapport particulier avec Jean-Pierre, parce qu'on a longtemps joué ensemble, s'est remémoré Di Meco lundi soir dans Team Duga, sur RMC. Je me rappelle aussi que le samedi d'avant, dans L'Equipe magazine, il m'avait allumé un peu en disant 'si je joue, je connais bien Eric, je sais comment lui faire péter les plombs'."
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"Je ne sais plus exactement ce que je lui ai dit, mais ce n'était sûrement pas gentil"
Sauf que Papin n'avait pas été titularisé lors de la finale, et n'était entré en jeu qu'à la 58e. "C'était un joueur que l'on craignait, parce qu'on la connaît l'histoire du joueur qui va marquer contre son ancienne équipe, poursuit Di Meco. Alors le voir sur le banc, ça nous avait plutôt fait plaisir, et en le voyant entrer sur le terrain ensuite on s'est dit 'il ne faut pas que ce soit Jean-Pierre qui nous enlève ce rêve'. Moi je suis passé dans l'axe en cours de match. Dans un premier temps je suis un peu plus au marquage de Van Basten, et puis après Jean-Pierre vient de mon côté, et ça a été un peu chaud..."
Pas tant dans les gestes que dans les paroles. "Est-ce que je l'ai insulté? Je ne sais plus exactement ce que je lui ai dit, assure l'ex-défenseur. Mais ce n'était sûrement pas gentil. Après c'était aussi pour essayer de le faire sortir du match."
Il n'empêche, Di Meco se souvient que ce duel de quelques dizaines de minutes a laissé des traces. "Je sais que Jean-Pierre m'en a voulu pendant un long moment derrière, parce qu'on était bien potes quand on jouait ensemble, soupire-t-il. Mais bon c'est le jeu, il y aurait eu mon frère en face, c'était pareil. Il a eu la haine, mais ça se comprend: tu pars au Milan AC pour gagner la Ligue des champions, et tu la perds contre ton ancien club…"