RMC Sport

Que risque le PSG pour le tifo "Free Palestine" au Parc des Princes en Ligue des champions?

placeholder video
Le déploiement d’un large tifo "Free Palestine" dans la tribune Auteuil du Parc des Princes, mercredi lors du match de Ligue des champions contre l'Atlético de Madrid, expose le PSG à des sanctions. L’UEFA interdit en effet la diffusion de messages politiques dans les stades.

[UPDATE 11h55] L'UEFA a finalement décidé de ne pas prendre de sanction à l'encontre du PSG.

La polémique enfle après le déploiement d’une gigantesque bâche "Free Palestine" dans la tribune Auteuil du Parc des Princes lors de la rencontre entre le PSG et l’Atlético de Madrid (1-2) en Ligue des champions. Le club parisien assure ne pas avoir été informé de cette action en prenant soin de prendre ses distances avec le message. Ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exigé des explications aux décideurs parisiens et demandé aux clubs de "veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport".

Les clubs responsables de "tout message provocateur de nature politique", selon l'UEFA

"Ce tifo n’avait pas sa place dans ce stade, et de tels messages sont d’ailleurs proscrits par les règlements de la Ligue et de l’UEFA", a ajouté le résident de la Place Beauvau. L’UEFA consacre en effet plusieurs articles au sujet. "Toutes les associations membres et tous les clubs sont responsables des cas de conduite incorrecte de leurs supporters et sont passibles de mesures et de directives disciplinaires même s’ils peuvent prouver qu’ils n’ont commis aucune forme de négligence dans l’organisation du match (...) pour la transmission par geste, parole, objet ou par tout autre moyen de tout message provocateur inadapté à un événement sportif, notamment de tout message provocateur de nature politique, idéologique, religieuse ou insultante", indique l’article 16 du règlement disciplinaire.

Celui sur la sûreté et la sécurité de l’instance insiste aussi sur ce point. "La diffusion ou la promotion de messages politiques par quelque moyen que ce soit ainsi que toute autre forme d’action politique à l’intérieur ou à proximité immédiate du stade sont strictement interdites avant, pendant et après le match", rappelle l’article 44.

La confédération européenne a déjà sévi dans le passé notamment contre le Celtic Glasgow dont une partie des supporters affiche régulièrement son soutien à la Palestine. En 2023, l'UEFA avait infligé une amende de 29.000 euros pour un certain nombre d'incidents, notamment les actions du groupe de supporters Green Brigade, interdit par le club écossais d'assister à ses matchs à l'extérieur mais qui a continué à montrer son soutien à la Palestine en agitant des drapeaux lors de plusieurs matchs. Le Celtic a levé l'interdiction de la Brigade Verte au cours de la même saison.

"Ils peuvent vous opprimer, ils peuvent vous emprisonner, mais ils ne briseront jamais votre esprit. Gaza, Jénine, Tulkarem, Naplouse. Vous ne marcherez jamais seuls", indiquait une banderole déployée lors de la rencontre face au Slovan Bratislava (5-1) le 18 septembre. L’UEFA a infligé une autre amende de 20.000 euros au Celtic pour le craquage de fumigènes de ses supporters lors du déplacement à Dortmund (7-1) en octobre. A cette occasion, plusieurs supporters portaient un t-shirt "Free Palestine" mais la sanction ne concernait pas ce message.

Si elle interdit la diffusion de messages politiques, l’UEFA se montre finalement assez clémente dans ses sanctions. Paris y avait ainsi échappé en octobre 2023 après le déploiement de plusieurs banderoles et de drapeaux palestiniens dans les tribunes lors de la réception de l’AC Milan (3-0). Mercredi, deux autres banderoles ont circulé dans la tribune Auteuil en plus du tifo Free Palestine: "La vie d’un enfant de Gaza vaut-elle moins qu’une autre?" et "une guerre oubliée qui tue chaque jour, free Congo", liée au conflit au Congo.

NC