Real Madrid-OM: 4000 supporters marseillais attendus à Santiago-Bernabéu, la police espagnole sur les dents

Avions, bus, voitures... 4000 supporters marseillais vont rallier Madrid, ce mardi, pour le premier match de Ligue des champions de l'OM face au Real. Le club phocéen a sensibilisé les supporters sur les mesures drastiques imposées par la police espagnole.

C'est le retour de l'OM en Ligue des champions, et déjà l'un des plus gros déplacements de supporters français cette saison: environ 4000 fans marseillais sont attendus à Madrid, mardi, pour le premier match de la phase de ligue contre le Real. Une dizaine de bus et des minibus partiront de Marseille ou d'autres régions et le reste des déplacements s'effectuera en avion ou en voiture. Avec un tirage au sort tardif et face à des billets d'avion dont les tarifs ont rapidement augmenté voire doublé dès l'annonce du calendrier, de nombreux supporters ont dû revoir leur plan et choisir un voyage en voiture, pour partager les frais. Avec donc une arrivée dans la capitale espagnole plus difficile à encadrer pour les autorités.

La police locale est d'ailleurs sur les dents car les fans de l'OM ont une très mauvaise réputation en Espagne, surtout depuis les incidents de 2008, lors d'Atlético-OM, avec l'affaire Santos Mirasierra. Ce supporter marseillais du CU84, accusé d'avoir bousculé un policier espagnol, avait été détenu plus de deux mois en Espagne avant d'être transféré en France, et condamné à purger une peine de quatre mois et demi de prison à la maison d'arrêt de Luynes puis dix mois avec bracelet électronique. 

Mesures de sécurité drastiques 

Une réunion s'est tenue en amont entre l'OM et les leaders de groupes de supporters, à ce sujet. Le club olympien a prévenu les associations que les mesures de sécurité allaient être très strictes à Madrid. Toutes les places doivent être nominatives et chaque supporter subira un contrôle du billet et de la pièce d'identité pour vérifier si le nom correspond. Avec 4000 fans à contrôler, les supporters espèrent que les portes du stade Santiago-Bernabéu ouvriront suffisamment tôt... 

Les forces de l'ordre interdisent par exemple certaines ceintures avec grosse boucle, ou des ustensiles trop imposants. Les groupes de supporters ont aussi été contraints d'envoyer des photos de leurs bâches et drapeaux. Lors des rencontres de l'OM en Espagne, notamment Atlético-OM, l'un des points de tensions concernait l'un des symboles du CU84, ressemblant trop à une tête de mort selon les autorités espagnoles. Ces dernières ont déconseillé les déplacements de supporters marseillais en groupes dans le centre-ville et un checkpoint, avec lieu et horaire à déterminer, sera organisé pour un départ probablement en cortège des fans de l'OM, vers le stade.

Affiche classée à "haut risque"

Depuis le tirage au sort, les services de police spécialisés dans le monde du foot échangent avec leurs homologues espagnols pour préparer cette rencontre de Ligue des champions. Elle a directement été identifiée par les services comme une rencontre à risques. Toute cette préparation a été réalisée en étroite coordination avec le club marseillais. Les policiers spécialisés savent très bien l'importance médiatique de ce retour de l'OM en Ligue des champions, et la mobilisation est totale pour éviter de gâcher la fête avec des débordements à Madrid. Mais le nombre de fans annoncé renforce le défi: c'est effectivement l'un des plus gros déplacements de supporters français à l'étranger cette saison.

Les différents interlocuteurs contactés reconnaissent aussi une gestion "très différente" de la France et parfois "difficile" de la police espagnole avec les fans de football autour des rencontres européennes. Dans une note interne, la direction de la police nationale avait d'ailleurs demandé, en juillet, "d'assurer l'accompagnement et l'encadrement des supporters français à l'étranger" avec "l'envoi de 'spotters' lorsque la demande en sera faite par les autorités locales". Tous s'activent et croisent les doigts pour que ce déplacement très imposant de supporters se déroule sans incidents.

Florent Germain et Nicolas Pelletier