Real Madrid-PSG 1993: Retour sur un match mythique

PSG-Real Madrid 1993 - Capture écran/Canal+
Il y a des matchs de légende que l’on n’oublie pas, même quand on était pas né quand ils ont eu lieu. Le 18 mars 1993, le Paris Saint-Germain affronte le Real Madrid au Parc des Princes, devant 46 000 spectateurs, en quarts de finale retour de la Coupe de l’UEFA. Après avoir éliminé le PAOK Salonique, Naples et Anderlecht, le club de la capitale est en passe d’accéder à une demi-finale européenne pour la première fois de son histoire. Mais la tâche s’annonce délicate: au match aller, à Santiago-Bernabéu, les coéquipiers de David Ginola se sont inclinés 3 à 1 face aux Merengues. Et pourtant, ce soir-là, les Parisiens vont réaliser un de leur plus bel exploit.
En théorie, une victoire 2 à 0 face au Real suffit aux Parisiens pour décrocher la qualification. Pour ce faire, Artur Jorge, alors entraîneur du PSG, titularise son quatuor d’attaque Valdo, Weah, Ginola, Simba. Le milieu de terrain se compose de Le Guen et de Guérin, tandis que les défenseurs Sassus, Ricardo, Kombouaré et Colleter, accompagnés de leur gardien de but Bernard Lama, assurent les arrières parisiens. M.Puhl, l’arbitre hongrois de la rencontre, siffle le coup d’envoi. Le PSG a rendez-vous avec l’histoire.
Intenses arrêts de jeu
Le match s’ouvre un rythme soutenu et les deux équipes se tiennent de près. A la 33e minute, la rencontre se débloque grâce à George Weah. Sur un corner de Valdo, le buteur libérien vient placer sa tête au premier poteau et ouvre la marque pour le PSG! Le score ne bouge pas jusqu’à la mi-temps. La moitié du chemin est déjà fait et le Parc des Princes commence à y croire.
Au retour des vestiaires, les hommes d’Artur Jorge poussent mais ne trouvent pas la marque, à l’image d’un Daniel Bravo, rentré en jeu à la place de Simba, qui trouve la barre transversale de la tête sur un dégagement hasardeux de la défense madrilène. La fin du match arrive à grands pas. 81ème minute. A l’entrée de la surface, George Weah lève le ballon en cloche pour Bravo, qui sert en retrait Ginola de la tête. L’attaquant parisien reprend le ballon du plat du pied en demi-volée et catapulte le cuir sous la barre. 2-0, Paris est qualifié ! Mais le match est loin d’être terminé…
Tandis que les Madrilènes donnent tout pour revenir au score, les Parisiens reculent pour le conserver. 89e minute. Sur une contre-attaque parisienne menée tambour battant, David Ginola décale Valdo. Le Brésilien s’approche de la surface, élimine un défenseur madrilène avec une feinte de frappe et ajuste le portier espagnol. 3-0! Tout le Parc des Princes est debout et attend le coup de sifflet final libérateur. Mais, les Madrilènes y croient jusqu’au bout et arrachent les prolongations sur un but de Zamorano, à la 92e minute. C’est la douche froide.
Kombouaré: "J'étais dans un état second"
Le temps additionnel touche à sa fin. 96e minute. Ultime occasion pour le PSG. C’est alors que l’impensable se produit. Sur un corner frappé au milieu de la surface par Valdo, Antoine Kombouaré vient dévier le ballon d’une tête décroisée et le propulse au fond des filets. 4-1, Paris l’a fait! La légende de "Casque d’Or" était née. "Ce sont des choses que vous ne vivez qu’une fois dans votre vie. Je n’ai plus jamais vécu ça après. Il y a eu des scènes de joies, de folie. Moi j’étais dans un état second", confiait Kombouaré en 2015 à RMC Sport.
Interrogé en 2015 par Le Parisien au sujet du match, David Ginola assure quant à lui qu'il en gardera le souvenir toute sa vie. "Merci le football ! Je suis ravi d'avoir contribué à ça. Ce sont des moments qu'on chérit à vie. On a donné du rêve. Moi, je n'ai jamais revu ce match (...) En revanche, j'aimerais bien le revoir dans quelques années, mais avec d'autres joueurs. Quand on aura 60 ou 70 ans. On sera avec une canne et on se souviendra".
Et si le PSG n’est pas allé plus loin dans la compétition, éliminé en demi-finale par la Juventus de Turin, il aura écrit ce soir-là une des belles plus pages de son histoire.