Riolo : « En V.O c’est "Spannend"… »

Daniel Riolo - -
Changement d’entraîneur, choc psychologique, nouveau visage, réaction, on attendait un autre OM face au BVB. Rien à jouer peut-être mais être digne, enfin. Et même s’il n’y avait pas d’enjeu, mettre ce match au niveau de l’honneur voire de l’orgueil, au moins…
C’était donc la 2e soirée sans enjeu sportif impliquant les clubs français. A ce sujet, au moment du bilan du qualifié PSG, a-t-on dit, que même en terminant premier du groupe, Paris n’a réussi que deux bons matches dans la compétition ? Ça veut dire quoi ? Je ne sais pas. Pour l’instant c’est juste une observation. La Ligue 1 est parfois trompeuse. La série A aussi, peut-être. L’élimination du cador de ce championnat, la Juve, est assurément l’une des sensations de cette phase de poule. Et comme personne ne mise sur Milan et que Naples est mal en point avant ce dernier match, ça pourrait être une belle cata pour le foot italien.
Pour s’en sortir, Naples doit compter sur l’OM. Après 3 minutes, les Marseillais sont menés. Fin du choc psy ? Pas vraiment. On a rarement vu l’OM autant impliqué cette saison. Anigo aligne un 4411 nouveau. Une « Anigo Touch » offensive. Lemina et Cheyrou sont les défensifs du milieu, Khalifa et Payet sont sur les côtés et devant Thauvin joue axial derrière Gignac. Mais au-delà de cet aspect tactique, c’est l’attitude des joueurs qui est différente. Distance de marquage, agressivité, volonté de mettre du rythme, l’OM montre qu’il était évidemment possible de mieux faire dans cette Ligue des champions.
L'égalisation de Diawara confirme la bonne impression laissée par l'OM. L'implication mentale, l'envie c'est donc possible ?
A Naples, les locaux n’y arrivent pas. Mettre 3 buts à Arsenal, ça paraît dingue. Autant compter sur la révolte marseillaise. Mais le souci, c’est quand la détermination conduit à la folie non maîtrisée. En quelques minutes, Payet se fait sortir en prenant un rouge. On peut difficilement être indulgent avec une telle incarnation de la bêtise footballistique. Son plongeon, sa simulation, dépasse les limites du grotesque.
1/1 la pause à Marseille. 0/0 à Naples. Arsenal et le BVB sont alors qualifiés.
A 10 contre 11, l’OM disparaît devant Dortmund. Ça ne joue que dans la surface marseillaise. Les occasions se multiplient. C’est même incroyable à quel point le BVB manque d’efficacité. L’OM recule, s’accroche à ce nul qui ferait un bel effet. Anigo opte pour le « tous derrière », la baston. Le nouveau coach de l’OM lance même un 2e arrière gauche tellement ce côté est un boulevard pour les Allemands. Mais quand votre titulaire est 0 et qu’il est remplacé par un autre 0, 0X0, ça fait 0 et ça passe toujours !
Au San Paolo, Naples mène. Le BVB est alors éliminé. Rafa Benitez s’agite au bord du terrain et indique à ces joueurs qu’ils sont à ce moment-là en 8e. Les fins de matches s’annoncent énormes. Dortmund a tellement raté, tellement gâché. L’OM s’arrache et ne veut pas finir à 0 point. Les Marseillais aident ainsi les Napolitains. Peu à peu, Dortmund ne pousse presque plus. Le vice-champion d’Europe n’a plus de force. Quand on rate autant d’occasions, d’habitude, on est puni non ? Heureusement non. Alors que ça virait au cauchemar pour les Allemands, suite à un débordement et à une frappe mal ajustée, le but vient enfin.
C’est heureux tant cette équipe est plaisante, tant elle joue et mérite d’aller plus loin. C’est cruel pour Naples qui a fait un très bon match face à Arsenal et qui a gagné 2/0 ! Toutes les équipes terminent à 12 points ! Dans ce groupe dit « de la mort », c’est Naples qui saute. Sur la pelouse à Naples, le grand Higuain pleure. On a rarement vu une dernière soirée aussi passionnante. Un groupe aussi disputé. L’OM a toujours été très loin de tout ça. Une nouvelle saison débute pour les Marseillais dès ce week-end…
("Spannend" : passionnant, en allemand)
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