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Riolo: "L’OL encore une fois trop tendre…"

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Retour sur l’élimination de Lyon en Ligue des Champions après son match nul face au FC Séville (0-0). Les Lyonnais disputeront désormais la Ligue Europa.

La belle occasion d’entrée de Valbuena a pu laisser penser que l’OL allait emballer le match. Mais ce n’était pas exactement le plan de jeu. Prendre le jeu en main, oui. Jouer dans le camp de Séville oui. Mais ne pas se déséquilibrer. Pas trop tôt. L’idée est visiblement de prendre son temps. Séville est là pour jouer en contre, alors il ne faut pas s’exposer. D’ailleurs si la sensation est que Lyon est capable de faire mal à son adversaire, on sent bien qu’un contre pourrait faire mal.

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Le match est d’un bon niveau. Même si le rythme tombe parfois, on voit des occasions (plus souvent lyonnaises) et une rencontre techniquement agréable.

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L’OL domine la première période. Gonalons et Tolisso animent le milieu, créent des décalages. Devant, c’est Valbuena le plus actif. En face, N’Zonzi est l’homme fort du milieu. Celui qui ressort le ballon, qui prépare le contre.

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L’ascendant lyonnais, qui est devenu clair plus la mi-temps avançait, ne s’est pas concrétisé. La défense basse de Séville perturbe le dernier geste lyonnais.

Il faudra à un moment risquer plus ! C’est un peu comme si l’approche était d’abord d’en mettre un et de mettre le feu à la fin. Pardonnez-moi de jouer au vieux con, mais des matchs de Coupe d’Europe où il faut remonter deux buts, on en a vu des tonnes. A une époque, on partait à fond pour mettre le premier, mettre la pression, le doute chez l’autre et on pensait ensuite à gérer le temps qu’il restait.

Dans le début de la seconde période, Séville semble décidé à moins subir et joue plus haut. Dans ce scénario de match qui est à leur avantage, les Sévillans misent sur la gestion du temps. A l’aise techniquement, ils veulent avant tout rester calme et éviter au match de s’emballer. Plus qu’une bataille tactique, ça se joue sur le mental. Et pour l’instant, l’OL ne met pas son adversaire en panique. Il ne semble pas lui faire peur.

Dans cette seconde période, c’est Séville qui donne le ton. Un ton piano-piano. En faisant tourner le ballon dans un petit jeu sans rythme, les Espagnols endorment le match. L’OL n’arrive pas à reprendre le match en main.

On attend le coaching. On attend l’OL plus mordant. Fekir est prêt. Mais c’est Séville qui bouge en premier. Ben Yedder entre. Sampaoli anticipe le moment où Lyon devra tout lâcher et laisser des espaces.

A la 65e, Fekir remplace Ghezzal. Ce poste pour poste est plus surprenant. A quel moment Lyon va basculer vraiment vers l’avant ?

Séville ne va même pas à fond dans le contre. Le souci est de casser le rythme, d’empêcher l’OL d’en mettre !

L’OL est surtout dangereux sur les corners. Pour le reste, ça manque de percussion. C’était mieux en première période. Valbuena est visiblement moins en verve et ça se voit.

72e, Génésio change le schéma de son équipe. L’entrée de Cornet donne un 442. C’est peut-être le moment d’y aller non ? Je veux bien que même en marquant à la 85e, on peut mettre le feu dans les dernières minutes, mais bon…

Avec l’entrée de Grenier, l’OL se coupe quasiment en deux ! Il ne reste que Gonalons au milieu. Mais le souci n’est pas tactique. L’OL a tout simplement un problème de niveau !

Séville la joue à « l’ancienne ». Il y avait longtemps que je n’avais pas vu une équipe chercher autant à casser le rythme. Les petites fautes, le gardien qui use de tous les artifices possibles. Un vice qui était à la mode surtout au XXè siècle.

C’est pas franchement séduisant, mais l’ensemble sévillan est néanmoins parfaitement cohérent. Organisé autour d’un excellent N’Zonzi, Séville contient l’OL finalement sans mal. Dans cette seconde période, l’OL n’a jamais approché l’exploit. Et qu’on ne vienne pas dire que Lyon n’était pas loin. Séville a voulu et jouer le 0/0. Séville a géré ce match, a mis l’OL dans sa main.

Trop tendre, on le savait, Lyon ira en Europa League. Souhaitons que cette compétition soit à sa mesure…

Daniel Riolo