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Schalke 04, talentueux intrus

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Opposée à Manchester United ce mardi à la Veltins-Arena (20h45), Schalke 04 est l’équipe surprise de ces demi-finales de la Ligue des champions. Emmenés par l’inoxydable Raul, les bourreaux de l’Inter en quart gagneraient pourtant à être connus. Découverte.

Une riche histoire

Avec sept Bundesliga à son palmarès, le club de Gelsenkirchen, ville située dans la Ruhr au nord-ouest de l’Allemagne, est le plus titré derrière le Bayern Munich (22 titres) et le FC Nuremberg (9 titres). Fondé en 1904 dans le quartier de Schalke (d’où Schalke 04), ce rival du Borussia Dortmund a remporté son dernier titre en… 1958. Après trois relégations dans les années 80, le club tutoie les sommets européens en 1997 en remportant l’ex-Coupe de l’UEFA contre l’Inter Milan. Dauphin du Bayern la saison passée, Schalke s’est longtemps distingué par son stade, la Veltins-Arena (61 600 places) et son toit rétractable inauguré en 2001.

Une équipe à deux facettes

Difficile de jongler entre la C1 et le championnat quand on n’a pas l’effectif de Manchester United. Dixièmes de Bundesliga après 31 journées, Schalke a débuté sa saison par quatre défaites ! Engluée dans la deuxième partie de tableau, l’équipe alors entraînée par Felix Magath brille pourtant en Ligue des champions, sortant en tête de son groupe devant Lyon. Mais les méthodes tyranniques de Magath conjuguées aux résultats irréguliers en Bundesliga ont raison de l’entraîneur allemand, limogé fin mars. Depuis, son remplaçant, le « gentil » Ralf Rangnick (éphémère entraîneur de Schalke de septembre 2004 à décembre 2005) a redonné le sourire aux Bleu et Blanc.

Rangnick, tout pour l’attaque

Si Schalke 04 s’est imposé 5-2 sur la pelouse de l’Inter en quarts de finale, Ralf Rangnick n’y est pas étranger. Rappelé quelques jours plus tôt, ce spécialiste des montées (avec Ulm, Hanovre et Hoffenheim) est un amateur de football offensif. Plus diplomate que son prédécesseur, il a été profondément marqué par le Dynamo Kiev de Valeri Lobanovski et le Milan AC d’Arrigo Sacchi, deux équipes dont le jeu était porté vers l’avant. Celui qui se retrouve aujourd’hui au milieu des Ferguson, Mourinho et Guardiola est ravi du comportement de ses troupes : « C'est tout bonnement incroyable de les voir déjà jouer comme je le leur demande après si peu d'entraînements », jubile-t-il.

Raul, un buteur hors-norme

A 33 ans, l’attaquant espagnol est tout simplement le meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions (71 buts). Triple vainqueur de la C1 avec le Real Madrid (1998, 2000 et 2002), il a rejoint Schalke 04 l’été dernier. Avec 12 buts en 31 matches de Bundesliga et cinq en Ligue des champions, il sera l’atout offensif numéro un contre Manchester : « On va devoir oublier qu'on joue contre une grosse équipe comme United et croire en nos chances d'atteindre la finale, même si on ne sera pas favoris », assure-t-il. Pour le moment, la recette a plutôt bien fonctionné. Et comme les Red Devils n’ont jamais éliminé un club allemand en matchs aller-retour (4 revers)…

Aurélien Brossier