Stade de France, Roudourou... Comment la tension monte entre Brest et ses ultras au sujet du stade pour la C1

Nouveau venu en Ligue des champions, Brest devrait poursuivre son aventure au-delà de la phase de ligue. L'exploit est immense. Et pourtant, l'heure n'est pas totalement à la communion pour les ultras brestois et leurs dirigeants, en train de se fracturer à petit feu sur un dossier plus épineux que prévu: le stade dans lequel jouera l'équipe pour la phase à élimination directe.
Assuré à 99% des barrages - et même en bonne position pour finir dans le top 8 -, Brest est poussé, à la faveur de ses inattendus résultats, à un choix épineux. Rester à Roudourou, où la formation d'Éric Roy a désormais ses habitudes et performe, ou migrer vers le Stade de France, plus adapté à l'enjeu d'un seizième ou d'un huitième de finale de C1.
Le Stade de France envisagé par le club...
Francis-Le Blé n'étant pas aux normes de l'UEFA, les Finistériens ont été contraints de se délocaliser pour leurs matchs "à domicile" de Ligue des champions de phase de ligue. Mais les Brestois ne s'imaginaient pas forcément devoir se reposer la question pour le début du printemps européen.
Pour la suite de leur aventure, ils se doivent de trouver une solution, dans une certaine urgence. Si elle reste l'option du coeur, la possibilité de voir les Ty-Zefs étendre leur bail à Roudourou n'est pas la plus évidente, du fait des aménagements à prévoir pour une enceinte (classée catégorie 3) qui n'est pas homologuée pour la phase finale (minimum catégorie 4). La problématique serait la même pour le Roazhon Park de Rennes, qui aurait besoin d'au moins 200.000 euros de travaux pour être mis en mode barrages de C1, selon nos informations.
Un investissement substantiel, et d'importants travaux à réaliser rapidement, pour potentiellement ne jouer qu’un seul match. C'est pourquoi les dirigeants, le président Denis Le Saint en tête, privilégieraient l'enceinte de Saint-Denis, évidemment dimensionnée pour les matches européens.
... mais les fans ne veulent pas en entendre parler
Une hypothèse qui n’enchante pas du tout les supporteurs, qui l'ont fait savoir avec fracas ce week-end. Dans leur stade de Francis-Le Blé, dimanche contre Nantes (4-1), les fans brestois ont clairement exprimé leur opposition à cette idée. "Le Stade de France, on n’en veut pas!" ont écrit les Celtic Ultras 2001, principal groupe de supporters du club, sur une banderole illustrant le désaccord entre les parties.
Validée dans un premier temps puis refusée par le responsable de la sécurité et la direction du club, la banderole a tout de été même brandie par les fans. Les Celtic Ultras 2001 se sont insurgés après-coup sur X de "l'inacceptable censure" de leur direction, au sujet d'une banderole qui "ne se voulait pas provocatrice" mais devait leur permettre "d'exprimer [leur] position" sur l'épineux sujet. "Dans le cadre d'un match en semaine, à Paris, dans un stade dénué de charme et d'ambiance populaire, le Stade de France n'est pas la solution pour les Brestois", poursuit le communiqué.
Le capitaine de Brest, Brendan Chardonnet, prendra posture sur le sujet après Brest-Nantes. "C’est compliqué parce qu’on n'a aucune info. On ne sait rien. Mais comme on l’a déjà dit, on se sent bien à Guingamp. On a nos repères, nos marques. Les supporteurs aussi. On arrive à retranscrire l’ambiance de Le Blé là-bas. Les supporters peuvent se déplacer assez facilement. Nos amis aussi. S’il y a un choix à faire, on aimerait rester à Guingamp. Est-ce que c’est possible? Je ne le sais pas."
Les dirigeants déterminés à jouer la montre?
Face à cette cacophonie, le SB29 doit reprendre la main. Il ne faudrait pas que le conte de fées se transforme en cauchemar pour le Petit Poucet de la compétition. Aucune décision n'a encore été prise à ce stade par les dirigeants, qui prendront en compte la volonté des joueurs et du staff technique. Mais aussi du futur adversaire des Ty-Zefs en seizièmes ou en huitièmes.
Ainsi, L'Équipe avance que les dirigeants brestois pourraient être tentés d'attendre le tirage au sort des play-offs (huitièmes de finale), qui se déroulera le 31 janvier, ou celui pour le tableau final (à partir des huitièmes), le 21 février, pour acter leur choix.
S'ils venaient à pencher pour le Stade de France, le coût économique de la location de l'enceinte (paiement d'un loyer et reversement d'un pourcentage sur la billetterie) serait au moins compensé par les recettes éventuelles d'une affiche prestigieuse, qui permettrait alors de remplir un stade de 80.698 places. Un coût sans commune mesure avec les aménagements nécessaires pour le Roudourou ou le Roazhon Park.