RMC Sport

Taiwo, le minot de Lagos

En cinq saisons, Taye Taiwo est devenu l'un des piliers de l'OM

En cinq saisons, Taye Taiwo est devenu l'un des piliers de l'OM - -

Ce mardi contre Zilina (20h45), en Ligue des champions, le latéral gauche devrait battre le record de match européen sous le maillot olympien. L’occasion pour le Nigérian de 25 ans de revenir sur ses cinq folles années marseillaises. Témoignage exclusif.

A la récré, sa frappe met KO un camarade
A Lagos, Taye Taiwo n’est qu'un petit écolier mais il possède déjà la plus grosse frappe de balle de son école. Un jour, il assomme un camarade d’une frappe énorme et l’expédie à l’hôpital. « Les papas et les mamans sont venus devant chez moi. Ils ont commencé à crier et mon père m’a dit que j’allais arrêter le foot. J’ai été obligé de me cacher pendant une semaine. » Verdict : frappe disproportionnée pour son âge, il est interdit de foot à la récré !

Repéré à son insu par Anigo
Le directeur sportif de l’OM déniche le Nigérian aux Lobi Stars. Taiwo ignore que le club phocéen le suit de près. « Je ne savais même pas que Marseille avait envoyé un recruteur. On jouait un match amical contre l’Afrique du Sud (gagné 2-1 par les Bafana Bafana). Un recruteur sud-africain m’a proposé de rester mais je n’ai pas voulu. Quand je suis rentré, mon manager m’a dit : « Dans deux semaines, tu pars à Marseille ». Moi, je ne voulais pas. Marseille, c’est un grand club. Je me suis dit : Comment vais-je jouer dans un club comme ça ? »

Il craque pour les aéroports français
Janvier 2005. Taye Taiwo débarque à Marignane via Roissy-Charles de Gaulle. Il est impressionné par la propreté des aéroports français. « A Paris, je me suis dit : « Ce n’est pas pareil. L’aéroport est propre, ce n’est pas comme au bled. Là-bas personne ne travaille. Les gens se disent : Je suis fatigué, je ne suis pas payé… »

Bouche bée devant Barthez
A son arrivée, il reste bouche bée à l’entraînement devant le Divin chauve. « Je me suis dit : « Oh regarde, Fabien Barthez qui a gagné la Coupe du monde ! » J’ai fait des photos et j’ai ramené ça au Nigéria. On ne sait jamais ! Barthez parlait anglais. Il m’a aidé et m’a expliqué comment ça se passe. Je le remercie parce que ce n’est pas facile de jouer avec un gars du bled. »

Jean Fernandez, son second papa
Lors de la saison 2005-2006, l’actuel technicien de l’AJA dirige l’OM s’est employé à intégrer le Nigérian dans l’effectif de l’OM. « Il a beaucoup compté pour moi. J’aime sa façon d’entraîner car il est proche des joueurs. C’est mon second papa. Quand je suis passé à Auxerre, je lui ai apporté une bouteille de champagne. Je n’allais pas échanger mon maillot ! Je lui dis merci. S’il va plus tard dans un club plus grand qu’Auxerre, j’aimerais le suivre. »

Le gang des ambianceurs
Taiwo, Mbia et Abriel composent le podium des meilleurs danseurs du vestiaire marseillais. Avec Mbia, il invente des chorégraphies pour leurs buts. « Abriel danse bien aussi. C’est un mec qui ne joue pas beaucoup mais qui ne dit rien. Après le titre, on s’est bien régalé au Mistral. Je n’avais jamais gagné un titre dans ma vie, alors on s’est dit qu’on n’allait pas rester à la maison. Il fallait sortir. »

Même sa fille a l’accent marseillais
S’il joue face à Zilina, le Nigerian établira un nouveau record de matches européens à l’OM. Il se sent chez lui à Marseille. « Quand j’aurais fini ma carrière, j’essaierai d’y revenir. Ça fait cinq ans que je suis là et pour les gens, je suis d’ici. » Sa fille Ahliyat (3 ans et demi) veut l'attendre après les matches pour diner avec lui. Papa Taiwo va la chercher à l'école à chaque fois qu'il peut. « Elle parle français avec l’accent marseillais. »

Propos recueillis par Florent Germain à Marseille