Un continent d'écart

Lyon - -
Il n’y a pas eu photo. Pas même l’ombre d’un cliché, d’ailleurs, mardi soir sur la pelouse de Santiago Bernabeu, entre Lyonnais et Madrilènes. L’OL, qui avait pris le malin plaisir ces dernières saisons à jouer un vilain tour au Real, s’est vu confirmer deux choses dans la nuit espagnole. La première, c’est qu’avec Mourinho aux commandes, la Maison Blanche ne craint plus le syndrome rhodanien. La seconde, c’est que les Gones vont devoir sérieusement cravacher pour espérer voir les 8es de finale de la Ligue des champions, surtout après le succès de l’Ajax Amsterdam au Dinamo Zagreb (0-2) et la perte de la 2e place du groupe D. Mais aussi après la correction reçue en terre ibère (4-0).
La marche madrilène a donc été trop haute. Beaucoup trop pour un groupe lyonnais tout de suite mis sous pression, voire sous l’éteignoir, tant la mainmise adverse a eu, souvent, des allures de siège. Lyon n’a pas eu d’autre choix que celui de subir. Un contexte qui aura fait son temps, avec plus ou moins de bonheur. Si l’OL est trahi -comme d’habitude, pourrait-on dire, après ses deux buts inscrits la saison dernière en 8e de finale- par Karim Benzema (20e), il parvient tout de même à faire frissonner Bernabeu d’effroi… mais le but de Bafétimbi Gomis, bien servi par Michel Bastos, est logiquement refusé pour hors-jeu (28e). Gomis-Bastos, le ticket gagnant de l’OL cette saison est seul, bien trop seul pour maintenir une véritable inquiétude dans les rangs madrilènes. Le bouillon, c’est Lyon qui continue à le prendre. Spectateur, absent à la récupération, Lyon cède de l’espace en même temps que le Real déroule. Malicieux, Xabi Alonso offre à Karim Benzema le but du break et le doublé face à son ancien club (39e). Trop vite au goût de Cüneyt Chakir, qui n’avait même pas porté le sifflet à sa bouche sur le coup franc initial.
Higuain manque le cinquième
Simple contretemps pour le Real et maigre sursis pour Lyon. La seconde période sonne le glas des espoirs lyonnais, pour peu que les joueurs de Rémi Garde, amorphes à l’image de Gourcuff, et peu inspirés, en aient véritablement nourris mardi soir. Bakary Koné puis Hugo Lloris se trouent, le premier suite à une glissade, le second, par une inhabituelle faute de mains. La sanction est à chaque fois la même : Khedira (47e) puis Özil (55e) font trembler les filets lyonnais. La messe est dite. La pilule, elle, devient même très amère après une quatrième banderille, signée Sergio Ramos cette fois (81e). Mais ô combien méritée.
Aux abonnés absents, Lyon a fait étalage des pires défauts d’un club français en Coupe d’Europe : naïveté, manque d’audace, déficit technique et incapacité à se sublimer. Des défauts qui auraient pu lui coûter un cinquième but (Higuain, 83e ) et enfoncer encore un peu plus un groupe victime, mardi soir, de la pire défaite de son histoire en C1 et désormais reléguée à la 3e place de son groupe. La nuit risque d’être longue et le sommeil très compliqué pour les jeunes protégés de Rémi Garde.