Israël-France: conflit au Proche-Orient, délocalisation en Hongrie, sécurisation... comment la sélection israélienne s'organise dans un contexte brûlant

Joshua Halickman, comment se déroulent les rassemblements pour la sélection israélienne ?
Les joueurs ont commencé à s’entraîner en Israël avant de rejoindre la Hongrie. Il y aura des fans, des billets ont été vendus pour ceux qui veulent se déplacer (un peu moins de 1000, selon nos informations). À chaque match il y a un groupe de supporters, ils sont environ 800. Mais il n’y a pas beaucoup de vols pour venir.
L’équipe est-elle suivie ?
Il y aurait sûrement eu plus de monde si Yom Kippour (jour saint du judaïsme) n’était pas le lendemain. Les gens veulent être chez eux pour cet événement. Sinon les joueurs n’ont aucun problème à jouer là-bas et le gouvernement hongrois (qui défend Israël) a été très sympathique et bon d’accueillir notre sélection.
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Vu la situation actuelle, comment s’organise la sécurisation de la sélection ?
Je ne sais pas combien exactement il y a de personnels de sécurité – c’est assez secret - mais il y en aura énormément. Aux Jeux olympiques, pour le football, il y avait un nombre impressionnant de forces de sécurité françaises. Ils bloquaient les rues, avec des périmètres très larges. Les officiers de sécurité israéliens seront aussi probablement en Hongrie toute la semaine avant le match… J’ai voyagé avec l’équipe avant et je me souviens d’un amical en Croatie: l’équipe restait dans un hôtel sécurisé en dehors de la ville, il y avait de la sécurité dans le vol, à l’aéroport… Partout autour du stade, des agents sous couverture. C’était il y a des années et je pense que ce sera la même chose. Depuis la prise d’otage de Munich (aux JO de 1972), il y a toujours cette sécurité pour toutes les équipes, même les clubs. Les clubs ont d’ailleurs leur propre sécurité.
On imagine que c’est renforcé depuis un an.
Oui c’est sûr, il y a beaucoup plus de sécurité mais pour beaucoup, on ne les verra pas car ils seront en civils, couverts, dans la rue. Toutes les institutions juives sont hyper sécurisées maintenant.
Y a-t-il de l’inquiétude autour de la sélection lors de ce type d’événement ?
Les sportifs n’ont pas si peur… Il n’y a pas d’inquiétude, les athlètes ont complètement confiance en la sécurité. Pat Beverley, par exemple, joue pour l’Hapoël Tel Haviv au basket. Ils jouaient à Belgorod (Russie) et les joueurs étrangers pouvaient ne pas rentrer. Il est rentré car il se sent en sécurité. Ils ont vraiment confiance en la sécurité et il n’y a aucun problème là-dessus.
Que représente l’équipe nationale dans ce contexte ?
Dès que l’équipe nationale joue, ils jouent pour le pays entier. Qu’ils gagnent, perdent ou autre, ils comprennent qu’ils sont privilégiés de jouer, faire le sport qu’ils aiment et savent qu’ils peuvent donner du bonheur aux gens dans ces moments difficiles. C’est une grande responsabilité.