Luis a traversé les barreaux

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C’est un groupe de 30 hommes. Pas un groupe pro, mais un groupe de détenus réunis dans le gymnase du centre pénitentiaire du Havre par leur amour du foot. Luis Fernandez, devant eux, leur apporte sa tchatche pendant les deux heures de Luis Attaque, mardi. Une parenthèse heureuse dans un univers en gris. Au menu : football, football et football. Et entre chaque pause, une tape amicale pour les uns et une danse, celle qu'il réservait d'ordinaire au public du Parc des Princes à chaque sortie du PSG, pour les autres. Après avoir grandi dans le quartier des Minguettes, Luis se reconnait dans ces garçons et n’a pas hésité une seconde à répondre à l’appel du directeur Gilles Capello : animer la première émission de radio à l’intérieur d’un centre pénitentiaire.
Il ne manquait que la sucette
« Je suis content de passer un petit moment avec eux, avoue Luis. Je sais d’où je viens. Ça fait plaisir d’être ici. » Ça rigole et ça chambre. « Il manque la sucette », lui crie-t-on. Pendant deux heures, avec Adama, fan de l’OM, le détenu invité à s’exprimer au micro, on se balance des « Cousin » et des « Frérot », en veux-tu en voilà, comme si on se connaissait depuis des années. Adama rebondit, interpelle, pose des questions à Mamadou Niang, qu’il a côtoyé en pupilles au HAC. Avant le show entre 16 heures et 18 heures, Luis Fernandez et Florian Genton ont visité les cellules de l’établissement. L'ancien guide du PSG y a d'ailleurs inauguré un terrain synthétique à son nom. « On va mettre les joueurs des Girondins sur notre synthétique face aux détenus, on va les faire courir ces lascars », rigole Luis en parlant de la mauvaise saison des Aquitains.
Le football, l’un des rares traits d’union entre les barreaux et l’extérieur. « Le football, ce sont des valeurs, et les valeurs ce sont des repères pour les détenus. A travers ces valeurs, on arrive à préparer leur insertion », appuie Gilles Capello. Avec Christophe Revault et Jean-Pierre Louvel, le club du Havre était présent au micro. Le foot pro, un rêve pour certains détenus, qu’ils ont touché pendant deux heures. « C’est une joie exceptionnelle, s’emporte un détenu. On a eu l’occasion de voir Luis Fernandez, que demander de plus ? De la part des détenus je le remercie. » Nul doute que l'animateur, joueur et entraîneur, a également apprécié la visite.