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Metsu, le football pleure son Sorcier blanc

Bruno Metsu

Bruno Metsu - -

Bruno Metsu est décédé la nuit dernière, à l’âge de 59 ans, des suites d’un cancer. Le technicien aux cheveux bouclés restera dans les mémoires comme l’homme qui a mené le Sénégal en quarts de finale de la Coupe du monde 2002.

La nouvelle était redoutée depuis plusieurs semaines. Elle est tombée la nuit dernière. Comme une triste fatalité. Bruno Metsu est mort à l’âge de 59 ans dans sa ville natale de Coudekerque-Village. L’ancien milieu de terrain, passé notamment par Valenciennes, Lille et Nice, est décédé des suites d’un cancer. Une maladie qui l’a frappé subitement et qu’il avait rendue publique en juillet dernier. « On m’a donné trois mois », avait-il alors confié à L’Equipe. Un pronostic que le destin a scrupuleusement respecté. Au grand dam de ses proches. « Je suis triste pour Bruno, glisse son ami Alex Dupont, l’entraîneur de Brest. La partie était devenue injouable mais il a lutté avec le courage qui le caractérisait. Il est resté positif jusqu’au bout. Je suis très ému. C’est mon ami d’enfance. Si j’avais pu choisir un frère, c’est lui que j’aurais pris. Je veux retenir le mec formidable qu’il était. Bruno, c’était la joie de vivre, la convivialité. Il avait beaucoup d’humour. Mais c’était aussi un passionné du football et un très grand professionnel. »

Entraîneur de talent, Metsu et sa chevelure bouclée avaient noué une relation très forte avec le Sénégal, dont il a dirigé la sélection durant deux ans. Le temps de battre la France de Zinedine Zidane, d’atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde et de se hisser en finale de la Coupe d’Afrique des nations en 2002. Le plus beau chapitre de sa carrière. « C’est son plus grand fait d’arme, bien sûr, confirme Dupont. Bruno est adulé partout au Sénégal et sur le tout le continent africain. Il a eu des résultats fantastiques là-bas. » Des moments qui ont marqué à jamais l’histoire des Lions de la Teranga.

Beye : « Il était extraordinaire »

« C’est quelqu’un avec qui on a vécu des choses exceptionnelles, confirme Habib Beye, l’ancien international sénégalais, aujourd’hui à Doncaster (2e division anglaise). On a envie de rendre hommage à l’homme. Il était extraordinaire. On a partagé des choses avec lui qui vont au-delà du football. Il était comme notre grand frère, notre ami, notre père spirituel. J’en ai des frissons en y repensant. On est tous très tristes aujourd’hui. » Après ses exploits en Afrique, cet « infatigable globe-trotter du ballon rond », comme l’a qualifié Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, a achevé son parcours dans le Golfe.

Le temps de connaître trois pays (Qatar, Arabie Saoudite et Emirats Arabes Unis) et de remporter la Ligue des champions d’Asie avec Al Ayn en 2003. Avant de renoncer à son poste d’entraîneur d’Al Wasl (Dubaï), l’an passé, en raison de son état de santé. « C'était un vrai passionné de foot, il laisse l'image d'un gagneur qui a réussi, sur tous les continents avec une passion folle, une envie de gagner», a déclaré Noël Le Graët, le président de la FFF. « On l’appelait le Sorcier blanc, rappelle Luis Fernandez, membre de la Dream Team RMC Sport. J’ai eu l’occasion de le croiser souvent. C’était quelqu’un de très joyeux, un vrai amoureux du football. » Un amoureux que le football n’est pas prêt d’oublier…

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Alexandre Jaquin