Milutinovic : « Une expérience unique »

Grand globe-trotter du football, Bora Milutinovic a pris les commandes de l’Irak avril dernier. Depuis l’Afrique du Sud, où il dispute la Coupe des Confédérations, le technicien serbe raconte en exclusivité cette expérience très particulière.

Bora, comment se passe votre expérience à la tête de la sélection irakienne ?
Je suis très heureux d’être ici en Afrique du Sud où on a bien débuté en prenant un point contre le pays organisateur (0-0). On peut espérer faire un résultat contre la Nouvelle-Zélande et ce serait extraordinaire de se qualifier.

Ces joueurs doivent avoir particulièrement à cœur de faire honneur à leur maillot…
Lorsque l’Irak a gagné le championnat d’Asie en 2007, la police et les militaires ont fait la fête ensemble, ce qui était mission impossible avant ça. Cette Coupe des Confédérations est une autre occasion de donner du plaisir aux gens de leur pays. Je suis allé dix jours à Bagdad, c’était une expérience unique. Je ne souhaite à personne de vivre dans une telle ambiance.

Avez-vous pu travailler sur place ?
Non, j’y suis allé pour voir quelques matches amicaux et certains joueurs. Les installations et les conditions de travail sont minimales mais les gens ont une passion incroyable.

Aucun de vos joueurs n’évolue en Europe. Comment faîtes-vous pour les débusquer ?
La plupart joue au Qatar. J’y passe beaucoup de temps, j’ai vu beaucoup de matches. C’est surtout difficile de trouver des joueurs avec les compétences et l’expérience internationale pour jouer à ce niveau. Cette compétition va leur donner confiance, même si ce sera difficile contre l’Espagne (mercredi à Bloemfontein, ndlr), qui est peut-être la meilleure équipe actuelle.

De ce que vous avez vu jusque là, l’Afrique du Sud a-t-elle les moyens d’organiser une belle Coupe du monde 2010 ?
Il ne faut pas juger aussi durement l’Afrique du Sud. Ce n’est évidemment pas l’Allemagne ou la France mais il faut aider ce pays et le continent africain à réaliser un bon Mondial. Ils font les meilleurs efforts pour que tout soir prêt dans un an.

La rédaction-Luis Attaque