Platini : « Si j’avais été nul, je n’aurais pas été seul à me présenter »

Platini : « Si j’avais été nul, je n’aurais pas été seul à me présenter » - -
Michel Platini, qu’avez-vous ressenti quand vous avez vu tous les membres de l’UEFA vous réélire par acclamation ?
Quand on gagne chez soi, devant sa famille, ses enfants, c’est émouvant. Il y a quatre ans, j’avais pris des cachets parce que j’étais tendu, je jouais en Allemagne, à Düsseldorf. C’était à l’extérieur. Cette fois-ci, je suis venu plus décontracté, ça m’a permis d’avoir plus d’émotion.
Vous êtes sûr de réussir votre pari sur le fair-play financier ?
Tous les clubs sont d’accord, pour l’instant. On va y arriver. Il y a quand même 1,2 milliard d’euros de pertes dans le football européen. C’est le moment d’agir.
Vous parlez aussi beaucoup des paris en ligne…
Le problème c’est la corruption liée aux paris. On va essayer d’avoir dans chaque pays un procureur, il y a quatre ans j’avais demandé une police européenne du sport, mais on ne la verra jamais. On a pas mal de soupçons sur certains matches et j’ai besoin des autorités pour mettre en place les moyens nécessaires.
Êtes-vous surpris de rassembler autant le football européen ?
On m’a pris pour un communiste, puis un passéiste, et voilà, je suis encore là. J’ai mis les moyens pour gagner, c’est comme dans un match, j’ai été bon. Si personne ne s’est présenté, c’est que personne ne pensait me battre. Si j’avais été nul, quelqu’un serait venu contre moi. Parce que la place est intéressante, elle est sympa. Avant j’avais le droit de dire les conneries que je voulais, aujourd’hui, je peux les faire (rires).
Vous aimez être au cœur des décisions ?
C’est pour ça qu’on est là, si on veut changer les règles, on peut le faire. Les seuls changements qui ont été fait en vingt ans, c’est moi qui les ai faits. J’espère que l’arbitrage à cinq ça va marcher parce que j’en suis très content, ils (les arbitres) font moins de bêtises.
« Les sélections sont en danger »
Pourquoi poussez-vous à la présence des femmes à l’UEFA ?
Le football féminin marche bien, pourquoi ne pas avoir des femmes au comité exécutif ? On va en mettre une par cooptation, puis on va modifier les statuts pour les élire. Mais on est dans un monde assez macho et je n’ai pas fait l’unanimité au comité (rires). Ils étaient plus contents quand on parlait de finance…
La violence reste un problème endémique…
C’est un problème qui date, qui est dur. Il y a des gens admirables qui font tout ce qui est possible pour éradiquer ce mal. Ceux qui continuent et bien on va les saquer.
Qu’avez-vous appris sur le football en quatre ans ?
C’est un sport très populaire qui attire beaucoup de business, qui attire beaucoup de personnes qui n’aiment pas le football. C’est caricatural mais c’est partiellement vrai, il y a beaucoup de gens qui n’ont rien à « secouer » du foot.
Les sélections sont-elles en danger ?
Oui, oui, oui. Les équipes nationales sont souvent placées aux mauvaises périodes du calendrier, les clubs emploient les joueurs, qui reçoivent parfois des primes pour ne pas aller en sélection… C’est un joli monstre qu’on a crée, mais comme les équipes nationales sont importantes, il faudrait qu’on trouve une réplique à ce monstre des clubs.