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Platini, un bilan convaincant

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Unique candidat à sa réélection à la tête de l’UEFA, qui se réunit en Congrès ce mardi à Paris, l’ancien Ballon d’Or peut s’enorgueillir d’un mandat réussi, même si son hostilité absolue à l’arbitrage vidéo lui vaut quelques incompréhensions.

Les plus

Elu en janvier 2007 à Düsseldorf par 27 voix contre 23 face au président sortant, le Suédois Lennart Johansson (77 ans), Michel Platini avait mis « le retour du football aux footballeurs » au cœur de son projet. Quatre ans plus tard, à bientôt 56 ans, candidat à sa propre succession, le sixième président de l’UEFA présente un bilan qui plaide en sa faveur. En dépit des railleries qui dénonçaient son « romantisme social » en rupture avec les « réalités du marché », le Français a tenu le cap. Dénonçant le joug financier pesant sur les compétitions européennes, le natif de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) a redonné une chance aux clubs des petites nations en modifiant le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. Zilina, l’APOEL Nicosie ou Debrecen peuvent lui dire merci. En croisade contre les flux financiers, Platini a voulu limiter le nombre d’étrangers à cinq (règle du 6+5) par club, avant de reculer face au principe de la liberté de circulation des personnes dans l’Union européenne. S’il est parvenu à déplacer la finale de la C1 du mercredi au samedi pour rendre le « football aux supporteurs », le champion d’Europe 1984 a frappé les esprits avec sa réforme du fairplay financier. Dès la saison 2012/2013, tous les clubs devront présenter un bilan comptable équilibré à défaut de quoi Liverpool, le Real Madrid ou Barcelone se verront privés de compétitions européennes. Un vrai tour de force. Prochains chantiers jugés prioritaires : la lutte contre les paris illégaux, étiquetés comme « le plus grand danger futur de (notre) sport », et les transferts de joueurs mineurs.

Les moins

L’arbitrage-vidéo est en quelque sorte le caillou dans la chaussure de l’ancien joueur de la Juventus. Une mesure refusée catégoriquement par le patron de l’UEFA, qui a répondu par une réforme toute « platinienne » : l’arbitrage à cinq, avec deux hommes en noir derrière les buts. Innovation testée dans les Coupes d’Europe et prochainement étendue à l’Euro 2012, malgré un scepticisme croissant. Ce dernier, organisé par la Pologne et l’Ukraine, cause d’ailleurs bien des soucis à l’UEFA en raison des retards. Platini devait-il leur retirer l’organisation ? Il ne cesse de répéter que « (l’UEFA) tiendra ses engagements ». Toujours favorable aux petits pays, l’extension à 24 participants à l’Euro 2012 (contre 16 depuis 1996) incombe au Français, même si celui-ci a déclaré « avoir pris le train en marche ». Nivellement par le bas ? Logique mercantile ? Que Platini ait agrémenté son romantisme social de quelques réformes pragmatiques ne peut pas lui nuire. Et pourrait même attirer à lui de nouvelles voix…

Louis Chenaille (avec S.O.)