Berbatov le précieux

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Fils d’un footballeur professionnel et d’une joueuse de handball bulgares, Dimitar Berbatov n’avait pas d’autres choix que de faire trembler les filets. C’est au CSKA Sofia que le grand Dimitar (1m88) fait ses classes. En deux saisons, le jeune Berbatov dynamite les défenses bulgares au point d’être repéré par les dirigeants du Bayen Leverkusen. Il quitte alors à 20 ans le faible championnat bulgare pour la Bundesliga. Confronté aux rugueux défenseurs allemands, ce joueur au physique de boxeur fait parler sa technique. Durant six saisons, l’attaquant régale le public du BayArena. Crochets, roulettes, lob, tout y passe. Auteur de 70 buts et d’une multitude de passes décisives, il participe activement à l’épopée de son équipe en Ligue des champions. En compagnie de Michael Ballack, il parvient même à hisser son club jusqu’en finale, en 2002, mais Zinedine Zidane, d’une reprise de volée magistrale va mettre un terme au parcours héroïque des Allemands.
Il aurait pu signer à l’OM
Après sept années passées à Leverkusen, Berbatov arrive à la fin d’un cycle et envisage un départ. L’Olympique de Marseille, qui vient de perdre Didier Drogba, voit en lui le successeur idéal de l’Ivoirien. Mais le Bulgare préfère la Premier League. Ce fan d’Alan Shearer atterrit finalement en 2006 à Tottenham pour une somme avoisinant les 16 millions d’euros. Berbatov s’adapte très rapidement au jeu anglais et en deux saisons marque plus de 50 buts. Sir Alex Fergusson, qui vient de gagner la Ligue des Champions avec Manchester United, souhaite le recruter. Berbatov décide d’entrer en conflit direct avec son club qui refuse de le laisser partir. Son rêve se réalise lors du dernier jour du mercato estival 2008. Les dirigeant mancuniens le recrutent pour une la coquette somme de 38 millions d’euros.
Adaptation difficile
Le Bulgare arrive au sein de l’attaque la plus prolifique d’Europe pour peser sur les défenses adverses et faire parler sa puissance physique. Pourtant, il éprouve des difficultés à s’adapter au jeu pratiqué par les hommes de Ferguson. Lent, pataud et en manque d’inspiration, Berbatov est quand même soutenu par ses partenaires et son entraîneur : « Il court beaucoup et se sacrifie pour l’équipe. Dès qu’il se sera adapté, vous verrez » lance le coach écossais. Et il n’a pas tort. L’attaquant Bulgare finit par s’imposer sur le front de l’attaque mancunienne, reléguant Tevez sur le banc. Avec les absences conjuguées de Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney, le numéro 9 devient la coqueluche du public qui voit en lui le nouveau Cantona. En six mois, le Bulgare les a tous conquis. Auteurs de neuf passes décisives, sept buts en championnat et de quatre buts en Ligue des Champions, Berbatov fait preuve d’une grande régularité devenant ainsi l’attaquant le plus utilisé par Sir Alex Ferguson. L’entraîneur de Manchester United n’a pas hésité à vanter les mérites du joueur en conférence de presse : « Berba apporte de l’expérience à mon attaque. Il a un sang froid devant le but hors norme et sa vision du jeu est fantastique. » Des propos qui devraient donner encore plus de confiance au « Magician », surnom donné par les médias anglais.