Chelsea: comment Mudryk est passé de recrue star de l'hiver... à remplaçant au printemps

Pendant que ses coéquipiers, inoffensifs et malmenés, piétinaient sur la pelouse de Santiago-Bernabeu en Ligue des champions mercredi (0-2), Mykhaylo Mudryk a encore assisté, impuissant, à la déroute des siens depuis le banc de touche. Allégorie des débuts très, très timides de l’Ukrainien, dont l’arrivée à Chelsea au mercato d’hiver pour 100 millions d’euros bonus compris, avait agité presque à elle seule l’actualité du marché des transferts.
Arsenal et les Blues convoitaient tous les deux le prodige du Shakhtar Donetsk, qui s’est finalement retrouvé du côté de Stamford Bridge, non loin de l’Emirates où crèche son compatriote Oleksandr Zinchenko. "Avec lui, on blague souvent sur Arsenal et Chelsea, pour savoir de quelle couleur est Londres. Et Londres est bleue", confiait l’ailier à Sky Sports à son arrivée à Londres.
Potter et Shevchenko patients avec Mudryk
Trois mois plus tard, Arsenal - qui s'est finalement rabattu sur Leandro Trossard - lutte pour son premier titre de champion depuis près de 20 ans, tandis que Chelsea a plongé dans les méandres du classement, onzième avec plus de points de retard sur le top 4 que d’avance sur la lanterne rouge. Et Mudryk n’a pas su relever les Blues de ce marasme collectif : il y a aussi plongé la tête la première, certes pas aidé par le contexte tumultueux de Chelsea, entre rachat et valse d'entraîneurs.

L’Ukrainien a déjà évolué sous trois techniciens différents : Graham Potter, Bruno Saltor et Frank Lampard. Le premier cité, début mars, jouait la carte de l’adaptation pour expliquer les débuts délicats de Mykhaylo Mudryk, auteur d’une passe décisive seulement en neuf matchs de Premier League. "C'est un joueur en qui nous croyons beaucoup. Mudryk s'adapte à cette nouvelle situation. Il est arrivé ici au moment où il entamait sa présaison en Ukraine, donc ce n'est pas facile d'arriver et de casser la baraque directement", avait tempéré Potter mi-mars.
Andriy Shevchenko, son ancien sélectionneur en équipe nationale d'Ukraine, avait peu ou prou les mêmes mots à son sujet. "Mudryk est au tout début du chemin vers une énorme carrière de footballeur. Il fait partie d’un projet ambitieux et est entre de bonnes mains", avait glissé 'Sheva' à la BBC après le revers contre Aston Villa, début avril. "La décision de l’avoir maintenant (dès janvier) était due à la confiance du club en son talent. Patience." Il est vrai que l'ailier ukrainien n'a que 22 ans, qu'il n'a pas préparé la saison avec ses pairs, qu'il découvre un nouveau championnat, et qu'il est arrivé dans une équipe en crise de résultats.
Un bilan famélique
Reste que la "patience", le très instable Chelsea ne l'aura peut-être pas éternellement à son égard. Si riches soient-ils, les Blues ont signé un chèque à neuf chiffres pour s’attacher les services de Mudryk pendant huit ans, pour un retour sur investissement quasi néant à date.
Titulaire seulement quatre fois en onze matchs de Premier League, Mudryk affiche le maigre bilan statistique d’une passé décisive, distribuée le 11 mars à Leicester, lors du dernier succès des Blues. Et en Ligue des Champions, alors qu’il avait brillé en phase de poules avec le Shakhtar (3 buts, 2 passes décisives) le voilà condamné au ban(c), lui qui a passé les deux derniers rendez-vous européens sur la touche.
À lui de montrer ce samedi contre Brighton qu'il peut postuler à une place dans le onze dès mardi, lors du quart de finale retour de Ligue des champions que les Blues devront remporter par au moins deux buts d'écart pour espérer se qualifier pour le dernier carré.