Fernandez : « Gourcuff, l’égal de Ferguson »

A travers le départ de Sir Alex Ferguson de Manchester United, c’est avant tout un modèle d’entraineur qui disparait. Luis Fernandez, membre de la Dream Team RMC Sport, félicite ces managers en voie de disparition qui font preuve d’une rare fidélité à l’égard d’un seul et même club.

« Quand Sir Alex Ferguson arrive d’Aberdeen, il récupère un club qui ne va pas bien du tout. Mais rapidement, il arrive à créer une dynamique à Manchester, il réussit à mettre en place un projet de jeu. Il fait monter des joueurs et il a surtout une génération de joueurs avec laquelle il arrive à gagner des titres. Le plus important pour un entraineur, c’est d’imposer sa manière de faire, son style et son projet pour arriver à construire ce qu’il veut faire.

Ferguson, il a construit Manchester United. A partir du moment où il est arrivé, ça s’est enchainé : les propriétaires, les sponsors, etc. tout le monde a adhéré à la vision d’Alex Ferguson parce qu’ils l’ont compris dans son travail.

« Une mentalité différente de celle des entraineurs businessmen »

« En France, on sait que ce modèle n’est pas viable, que ce n’est pas dans les mentalités. Mais en Angleterre, c’est différent. David Moyes, qui va prendre la relève, ça faisait tout de même dix ans qu’il était à Everton ! Idem avec Arsène Wenger à Arsenal, ça fait 16 ans ! Là-bas, ils mettent un manager en place et derrière, c’est à lui d’instaurer une politique. Et il essaye de rester en place le plus longtemps possible. C’est une mentalité différente de celle des entraineurs businessmen qui pensent vraisemblablement différemment.

En France, le seul à faire ça, c’est Christian Gourcuff. Et qu’on supporte Lorient ou pas, on ne peut que reconnaitre le travail qu’il fait et ce qu’il entreprend depuis dix ans. Pour réussir aussi longtemps, il faut aussi tomber sur les bonnes personnes, avoir des gens compétents à ses côtés. C’est important que l’entraineur soit maitre de son projet, et pouvoir faire librement ce qu’il veut. Malheureusement, la particularité française, c’est d’aimer le changement. C’est courant. Dans les clubs, entraineurs et présidents ne cessent de changer. »

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Luis Fernandez