"Le meilleur 9 en Europe", héritier de Zlatan, futur transfert astronomique… Alexander Isak crève l’écran avec Newcastle

Il porte le n°14 comme Thierry Henry, dont il est un grand admirateur. Et de l’autre côté de la Manche, beaucoup comparent aujourd’hui Alexander Isak à l’ancien buteur de l’équipe de France, héros légendaire d’Arsenal. Dans un style un peu différent, l’attaquant de Newcastle est devenu la terreur des défenses en Angleterre. En 27 apparitions, il a inscrit 19 buts et délivré cinq passes décisives depuis le début de la saison (toutes compétitions confondues). Et il ne cesse de monter en puissance.
Troisième meilleur buteur de Premier League (17), à égalité avec Chris Wood (Nottingham Forrest), derrière Mohamed Salah (21 avec Liverpool) et Erling Haaland (19 avec Manchester City), l’avant-centre de 25 ans a marqué 13 fois lors de ses 11 derniers matchs. Dont un triplé à Ipswich, le 21 décembre (0-4), en ouvrant le score au bout de 27 secondes. Des stats tonitruantes, à la hauteur du talent de l’international suédois (50 sélections, 15 buts).
Une large palette pour amener le danger
Avec sa grande taille (1,92m), son explosivité, son aisance technique, son timing et sa science du placement, Alexander Isak, qui peut aussi se muer en passeur, dispose d’une large palette pour amener le danger chez l’adversaire. Son coach Eddie Howe, qui l’aligne à la pointe de son système (en 4-3-3 ou 3-5-2 ou 5-4-1), lui laisse une grande liberté de déplacement. Sans forcément le bloquer dans l’axe.
"Il arpente la zone entre les deux poteaux du but comme un requin autour de sa proie. Il trouve de l’espace là où il ne semble pas y en avoir. Pour ses rivaux, il est aussi facile à marquer qu’une rafale de vent", écrivait The Telegraph à son sujet le mois dernier. Capable de frapper fort des deux pieds, de conclure de la tête (même s’il marque peu sur corner) et d’évoluer sur tout le front de l’attaque, le buteur d’origine érythréenne représente une menace constante. A prendre très au sérieux.
"Une intelligence de jeu incroyable"
Les Gunners et William Saliba peuvent en témoigner. En déplacement à St James’ Park, mercredi en demi-finale retour de la League Cup (2-0), les joueurs de Mikel Arteta se sont fait malmener par le leader offensif des Magpies. Après s’être vu refuser un but en début de match pour un hors-jeu de quelques centimètres, le natif de Solna (au nord de Stockholm) a envoyé un missile du gauche sur le poteau, qui a permis à Jacob Murphy d’ouvrir le score à la 19e. De quoi impressionner un peu plus les observateurs.
"C’est tellement fort. Il a tout. Pour moi, c’est le meilleur n°9 en Europe aujourd’hui", s’enflamme Julien Laurens, spécialiste du football anglais pour RMC Sport. "Dans ce rôle-là, il peut tout faire. C’est un créateur, un finisseur, un joueur techniquement et physiquement très fort. Il court plutôt vite. Il peut aller au duel. Il a une intelligence de jeu incroyable. Il a eu à un moment des problèmes de blessure, mais ce n'est plus le cas. C’est bien pour Newcastle de l’avoir, il s’amuse là-bas, mais c’est un joueur de Ligue des champions."
Newcastle réclamerait 180 millions d’euros
Après avoir terminé 7e de Premier League la saison passée, Newcastle ne dispute aucune compétition européenne cette saison. La scène continentale est donc privée de celui que certains considèrent comme un "talent générationnel". Après avoir débuté chez les professionnels à l’âge de 16 ans à l’AIK (le club de Solna où il a été formé), Alexandre Isak est passé par Dortmund, Willem II et la Real Sociedad, où les Magpies l’ont recruté en 2022 pour 70 millions d’euros.
Une somme qui devrait grimper sensiblement en cas de départ dans les prochains mois. Le site Transfermarkt évalue aujourd’hui sa cote à 75 millions d’euros. Mais le prix de son éventuel transfert s’annonce bien plus élevé. Selon la presse britannique, Newcastle réclamerait 180 millions d’euros pour lâcher son joyau, qui marche sur les traces de Zaltan Ibrahimovic en Suède.
"Bien trop fort pour ne pas jouer la Ligue des champions"
Une manière de refroidir un peu les ardeurs de ses nombreux courtisans, comme Arsenal, Chelsea, Manchester United ou Liverpool. Son nom a aussi été associé au PSG ou à d’autres cadors du Vieux-Continent. Mais les Magpies, aujourd’hui 6es de Premier League, font le forcing en coulisses pour tenter d’obtenir la prolongation de son contrat, qui court jusqu’en 2028. Pour espérer y parvenir, il faudra sans doute décrocher une qualification en C1.
"Il est dans la forme de sa vie. Il est encore meilleur que la saison passée (lors de laquelle il avait inscrit 25 buts en 40 matchs, NDLR)", observe Julien Laurens. "Il est plus efficace dans tout ce qu’il fait. Il porte l’équipe de Newcastle. Pour moi, c’est inconcevable qu’un club plus grand ne vienne pas essayer de le récupérer. Il est bien trop fort pour ne pas jouer la Ligue des champions tous les ans."
Meilleur que son compatriote Gyökeres?
Walid Acherchour est du même avis. Le membre de l’After Foot sur RMC préfère même Alexander Isak à Viktor Gyökeres, le buteur du Sporting, avec qui il forme un redoutable duo en équipe de Suède: "S’il y a un 9 à aller chercher aujourd’hui en Europe, c’est lui et pas Gyökeres. Parce qu’il a plus de références au haut niveau. Le tampon Premier League est bien plus important que celui de la Liga Nos, avec tout le respect que j’ai pour le Sporting. Dans le jeu, il est beaucoup plus fin et il peut s’adapter à plusieurs styles, de la transition. Il peut finir. Il est très connecté avec le reste de ses partenaires. J’ai beaucoup moins de doutes avec Alexandre Isak, même s’il y a le paramètre des blessures, qu’avec Gyökeres".