Les dents pourries, ennemies intimes des footballeurs

Robin van Persie - AFP
Ça peut certainement faire sourire et pourtant, c’est scientifiquement vérifié : la mauvaise dentition d’un footballeur peut nuire à ses performances. Le British Journal of Sports Medicine s’est penché sur la question en menant une étude sur 187 footballeurs professionnels de huit clubs en Angleterre et au pays de Galles, dont cinq équipes de Premier League (Hull, Manchester United, Southampton, Swansea City et West Ham).
40 % des joueurs souffrent de caries
Menée par Ian Needleman de l’Eastman Dental Institute à Londres et une équipe de six dentistes, l’enquête révèle que 50% des joueurs souffrent d’érosion dentaire (structures dentaires usées par l’acidité) et 37% de caries, parfois assez graves pour affecter leur rendement sur le terrain. « Nous avons aussi trouvé des joueurs atteints d'infections des dents de sagesse, qui peuvent être très handicapantes et douloureuses », a expliqué le Professeur Needleman à l’AFP. Dans le pire des cas, quand l’infection devient trop douloureuse, le joueur peut même être privé d’entraînement ou de match le week-end.
Malouda et van Persie ont retrouvé la forme après une opération des dents de sagesse
Durant l’étude, le Pr Needleman et son équipe ont constaté l’état déplorable des dents des joueurs concernés. Et pourtant, trois quarts d’entre eux ont indiqué avoir été chez le dentiste l’année précédente. Si les cas ne sont pas toujours extrêmes, une simple infection mineure peut venir perturber le sommeil. Par le passé, Robin van Persie et Florent Malouda avaient d’ailleurs expliqué avoir retrouvé une certaine forme physique après une opération des dents de sagesse.
Peu de dentistes dans les clubs
Malgré leur salaire très généreux, les joueurs négligent donc très sérieusement leurs soins dentaires. Pour l'ensemble du panel interrogé, huit joueurs sur dix présentaient une maladie des gencives, alors que trois athlètes sur quatre avaient la moitié de la bouche affectée. Très peu de clubs comptent d’ailleurs des dentistes dans leur staff, même s’ils « commencent à reconnaître qu’il s’agit d’une priorité », indique le Pr Needleman. Si la moitié des footballeurs interrogés affirment être dérangés par des douleurs dentaires, seulement 7% ont reconnu que ces souffrances nuisaient à leurs performances.