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Les Gunners, apôtres du beau jeu

Aujourd'hui à Arsenal, Samir Nasri dynamise le milieu de terrain, en compagnie notamment de Cesc Fabregas.

Aujourd'hui à Arsenal, Samir Nasri dynamise le milieu de terrain, en compagnie notamment de Cesc Fabregas. - -

Autrefois associé au tristement célèbre « boring, boring Arsenal », le jeu pratiqué par les Gunners soulève aujourd’hui un flot unanime de commentaires enthousiastes. Zoom sur un club qui place l’esthétique du football au rang d’art de vivre.

Du temps du célèbre « Back four » composé des inusables Lee Dixon, Tony Adams, Steven Bould et Nigel Winterburn, l’art de la passe chez les Gunners se résumait bien souvent à un long ballon balancé en attaque. Une méthode jugée efficace pour créer du danger, surtout lorsque l’équipe comptait dans ses rangs des buteurs de la trempe de Ian Wright. L’arrivée d’Arsène Wenger a insufflé un nouveau sens à l’histoire. « Depuis qu’il est dans le métier, il a toujours été passionné et admirateur du beau jeu, raconte Gilles Grimandi, ancien joueur devenu recruteur chez les Gunners. Arsène estime que les gens viennent au stade pour voir du spectacle. La vie n’est pas tous les jours facile, et les supporters doivent repartir heureux du stade. »

Inconnu lors de sa prise de fonction en septembre 1996, Wenger n’a pas seulement façonné une équipe au style de jeu chatoyant reconnu dans le monde entier. Il a construit un véritable projet, englobant la création d’un nouveau stade et d’un centre d’entraînement. A Arsenal, on y croit dur comme fer.

Grimandi : « La technique l’emporte sur tout le reste »

« Le meilleur moyen d’arriver au résultat passe par le jeu. Dans la durée, on est persuadé que la technique l’emporte sur tout le reste, affirme ainsi Grimandi. Pour créer du beau jeu, il y a déjà la qualité technique des joueurs. C’est l’un des critères forts dans le recrutement. Les garçons doivent avoir un bagage assez élevé pour ne pas nuire à la fluidité du jeu. » Le recruteur s’appuie sur la référence catalane pour étayer sa démonstration : « Si demain à Barcelone ils mettent deux joueurs au milieu de terrain à gros impact physique et qui techniquement ont un bagage de moyenne classe, ils vont détruire le collectif. Chez nous c’est pareil. »

Brillants sur le terrain, les Gunners n’attendent plus qu’un titre pour confirmer le bien-fondé de leur philosophie. Pour étoffer une ligne de palmarès qui reste calée sur une Cup glanée en 2005, les jeunes pousses d’Arsenal doivent prendre confiance en leurs moyens. Une rédemption entamée par un succès le 27 décembre dernier face à Chelsea 3-1 après une série de onze matchs sans victoires face aux Blues et Manchester United. 2011 sera-t-elle enfin l’année Arsenal ?

S.R. avec A.B.