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Liverpool champion d'Angleterre: une saison au presque parfait

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Victorieux face à Tottenham dimanche lors de la 34e journée de Premier League (5-1), Liverpool a officialisé son titre de champion d'Angleterre, le 20e de son histoire. L'aboutissement d'un exercice dominé de A à Z, notamment porté par deux hommes : Arne Slot et Mohamed Salah.

Ces dernières semaines, tout le monde avait compris que cela était inéluctable. Mais il a fallu attendre ce dimanche face à Tottenham (succès 5-1), lors de la 34e journée de Premier League, pour graver dans le marbre le fait que oui, les Reds sont de nouveau les maîtres du Royaume.

Au coup de sifflet final, Anfield pouvait laisser éclater sa joie, celle de pouvoir fêter un 20e titre de champion d'Angleterre qui permet - clin d'oeil qui n'en est pas un outre-Manche - de revenir à hauteur du rival Manchester United, seul autre club à compter 20 championnats à son actif.

Arne Slot, le métronome d'un collectif bien rôdé

Si on a rappelé en préambule que ce titre était attendu depuis déjà plusieurs jours, c'est aussi parce que la domination de Liverpool tout au long de cet exercice 2024-2025 est incontestable, et a été incontestée. Un constat que viennent appuyer plusieurs statistiques et qui mettent en avant le travail formidable réalisé par Arne Slot et son staff.

- 10 victoires lors des 12 premiers matchs de Premier League en 2024-2025, meilleur départ pour un manager (Arne Slot) depuis Guus Hiddink et Carlo Ancelotti
- meilleure attaque du championnat (75 buts inscrits) et deuxième meilleure défense (31 buts encaissés)
- meilleur buteur et meilleur passeur de Premier League en la personne de Mohamed Salah (27 buts, 18 passes décisives)

Arrivé l'été dernier sur les bords de la Mersey en provenance de Feyenoord, les interrogations étaient nombreuses en Angleterre sur le profil de ce Néerlandais de 46 ans. Passé par Alkmaar et donc le club de Rotterdam, Arne Slot n'était pas un total inconnu au niveau européen mais diriger l'un des clubs les plus mythiques du continent constituait un changement de dimension XXL dont il était compliqué, avant l'entame de la saison, d'estimer avec certitude la réussite.

Les choses ont pourtant été faites dans l'ordre et le nouveau manager des Reds a su vite mettre à profit un groupe déjà à maturité. Avec une seule recrue lors du mercato estival (Federico Chiesa), il s'est appuyé sur ses joueurs d'expérience en innovant toutefois dans l'entrejeu, avec le repositionnement de Ryan Gravenberch devant la défense, en double pivot avec Alexis Mac Allister ou Curtis Jones, en charge de la construction du jeu offensif de Liverpool, délestant davantage Salah d'un rôle qui pouvait être le sien ces dernières saisons.

Liverpool dans l'ère du contrôle

"Klopp c’était très excitant, l’intensité, le pressing, expliquait en mars Matt Addison, journaliste à Liverpool.com. On est passé à un style un peu plus dans le contrôle, le calme, moins électrique. Ils sont prêts et programmés pour toutes les compétitions ce qui n’était pas toujours le cas sous Klopp."

- 2,56 points par match à domicile cette saison (13 victoires, deux nuls, une défaite), deuxième meilleur total derrière les 2,89 points de moyenne en 2019-2020
- 2,24 points par match à l'extérieur (11 victoires, cinq nuls, une défaite), deuxième meilleur total derrière les 2,32 points de moyenne en 2019-2020

Force est de constater que cette analyse tient la route, au regard d'une phase de groupes de la Ligue des champions traversée comme dans un rêve (sept victoires et une défaite, premier du classement et qualifié directement pour les 8es de finale) et une finale de la Coupe de la ligue anglaise. En Premier League, les Reds s'emparaient de la tête du championnat dès la sixième journée, avant de ne la laisser filer qu'une seule fois (après le nul contre Arsenal 2-2 lors de la 9e journée) pour commencer sa domination sans partage.

Un triomphe nommé Salah

De mi-septembre à début mars, Liverpool est intouchable, porté en attaque par un Mohamed Salah prolifique. À 33 ans, l'Egyptien continue à empiler les buts - il est en passe de signer son deuxième plus gros total après les 32 inscrits en 2017-2018 - et fait évoluer son jeu pour faire briller ses coéquipiers. Jamais, de toute sa carrière, il n'avait délivré autant de passes décisives sur une saison (24 toutes compétitions confondues à l'instant T). Autant dire que les candidats au titre de joueur de l'année en Angleterre n'ont qu'à bien se tenir face au troisième meilleur buteur de l’histoire des Reds (243 réalisations)...

L'élimination en Ligue des champions face au PSG (1-0, 0-1 (1-4 aux tirs au but)) et dans la foulée la défaite en finale de la Coupe de la ligue (1-2) viendront stopper les ambitions débordantes des hommes d'Arne Slot. En parallèle, les prolongations de contrats de Van Dijk et Salah tardent à être officialisées (elles le seront début avril), pesant sans doute un peu sur l'ambiance générale. Moins tranchants dans le jeu depuis, moins prolifiques aussi, les Reds ne laissaient toutefois filer que quelques points (deux défaites en championnat sur toute la saison). Suffisant, hélas, pour voir s'éloigner le record de points établi à... 99 il y a cinq ans, à une longueur du record absolu de Manchester City en 2017-2018 (100 points).

Qu'à cela ne tienne, à la différence de 2020, ce titre sera "spécial pour les supporters", comme le rappelait l'entraîneur néerlandais. À l'époque, la pandémie de Covid-19 avait gâché les festivités du premier titre remporté par le club de la Mersey depuis 1990. Cette fois, tous les signaux sont au vert pour que les supporters puissent célébrer comme il se doit leurs héros, couronnés à quatre journées du terme de la saison.

CMP