Tottenham aimerait que ses supporters arrêtent d'employer un terme antisémite

Selon les estimations hautes, seul un supporter de Tottenham sur vingt serait aujourd'hui de confession juive, mais il n'empêche. A chaque match du club londonien, à domicile comme à l'extérieur, les fans des Spurs chantent en tribunes leur fierté d'être des "yids".
Incontestablement péjoratif, et antisémite, le terme - désigné outre-Manche comme le "Y-word" - est employé depuis des décennies par les amoureux de Tottenham pour vanter l'identité du club, et surtout pour "contrer" les injures des supporters adverses, encore très fréquentes. Mais voilà. En 2022, le club aimerait que cesse ce petit jeu.
Sensibiliser, plutôt qu'interdire
Selon The Athletic, l'actuel 9e de Premier League va prochainement engager des démarches pour demander à ses supporters de "réévaluer" l'emploi du Y-word, et de réfléchir à sa "pertinence". En clair, Tottenham aimerait le bannir le terme de ses tribunes, mais veut y mettre les formes. Et mise donc sur la sensibilisation plutôt que l'interdiction.
Toujours d'après le média anglophone, le club devrait lancer l'an prochain une campagne pour fournir à ses fans - notamment les plus jeunes - des informations sur le mot et ses origines, des éléments de contexte afin qu'ils réalisent pourquoi celui-ci est nocif. Même si en le scandant, leur intention n'est pas de nuire au club ou à la communauté juive.
33% des supporters disaient employer le terme en 2019
Le club a déjà interdit l'utilisation du terme "yid" sur n'importe quel produit de merchandising et dans sa communication officielle. Les joueurs et le staff ont également reçu la consigne formelle de ne pas l'employer. Mais jusqu'à présent, les Spurs laissaient les supporters agir comme ils le souhaitaient.
En 2019, une consultation officielle - et très intéressante - avait toutefois été lancée par Tottenham Hotspur sur cette thématique. Sur les 23.000 fans ayant répondu au questionnaire (95% étaient des abonnés), 33% reconnaissaient utiliser le Y-word régulièrement dans un contexte footballistique (64% chez les 18-24 ans), mais près de la moitié des répondants se prononçaient pour une utilisation moindre du mot "yid", voire pour sa disparition totale.
A plusieurs reprises, l'association Kick It Out, qui combat le racisme et les discriminations dans le football, a estimé que le terme n'avait absolument pas sa place dans les stades.