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Procès Taton : « Tout le monde a peur… »

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Le procès Taton reprend mercredi à Belgrade dans une ambiance tendue, dénoncée par l’avocat de la famille du supporter toulousain, tué l’an passé dans la capitale serbe en marge du match Partizan-TFC.

C’est la dernière session d’un procès qui s’était ouvert en avril dernier devant la Haute Cour de Belgrade. Après sept mois d’audience, un verdict pourrait enfin être donné dans le procès des meurtriers présumés de Brice Taton, supporter toulousain battu à mort par des hooligans du Partizan en septembre 2009. A partir de mercredi, et pour deux jours, la famille du supporter retourne en Serbie, avec l’espoir d’une condamnation.

« L’acquittement me fait peur… », glisse pourtant Philippe Maury. Ce supporter du TFC, âgé de 35 ans, était présent lors de l'agression. Lui aussi a été tabassé. Il est aujourd’hui le président de l'association Brice Taton, qui tente d'honorer sa mémoire. « Il faut faire le maximum pour que ça n’arrive pas, ajoute-t-il. Pour cela, il faut faire pression sur le gouvernement serbe, via les personnes qui nous ont aidé au gouvernement français. Ce crime ne peut pas rester impuni. Ce serait intolérable… »

Des suspensions d’audience d’un mois et demi

Philippe Maury, qui s’est rendu dans la capitale serbe en juin dernier en tant que témoin, dénonce « une ambiance pesante ». Certains témoins se sont même rétractés au moment de passer à la barre. « Même derrière les vitres sans tain, ils ont vu les accusés leur faire des clins d’œil malicieux, voire menaçants, explique Guy Debuisson, l’avocat de la famille Taton. Tout le monde a peur. L’identité de ces témoins, qui ne devait pas être divulguée, a été donnée aux avocats de la défense. Quand les témoins l’ont su, ça a été la panique… »

Devant ce qui ressemble à une parodie de procès, il craint lui aussi un acquittement. « Il aurait fallu que nous abordions le procès avec une enquête parfaitement bouclée, raconte-t-il. C’est ce qui se passe en France. Le problème, c’est que la procédure s’est construite au fur et à mesure, avec des suspensions d’audience qui ont parfois duré un mois et demi. C’est totalement inadmissible. »

C. Z. (avec W. T.)