Quand Vikash se lâche…

Invité spécial de Luis Attaque, Vikash Dhorasoo n’a esquivé aucun sujet : Irlande-France, Domenech, Vieira, Lacombe ou son passage au PSG. Le tout sans langue de bois.

Sur Irlande-France
« C’est inquiétant d’avoir peur des Irlandais »
« Je trouve inquiétant d’avoir peur de l’équipe d’Irlande quand on est l’équipe de France. Il ne faudra pas tomber dans le piège de répondre seulement au défi physique. L’Irlande est une vraie équipe mais on est capable d’imposer notre jeu, comme on l’a fait il y a quatre ans. On n’a jamais senti de très grosse pression. L’équipe de France doit se qualifier mais pour moi, si elle ne va pas en Afrique du Sud, ce ne sera pas non plus dramatique. »

Sur Raymond Domenech
« J’étais content qu’il reste après l’échec de l’Euro »
« Je l’ai beaucoup connu, en espoirs, olympiques et en A. Je l’ai toujours soutenu et j’étais content qu’il reste après l’échec de l’Euro. C’est vrai qu’il dérange beaucoup la presse. Par exemple, lorsqu’il donne sa liste de joueurs, il ne répond pas aux questions ou répond par d’autres questions. Mais il est payé par les Français et leur doit des comptes. La Fédération française de football est un service public et cette attitude me gêne beaucoup. On l’a interviewé pour So Foot, on lui rentrait dedans et le mec ne répondait pas ! Après, quand j’étais joueur, son discours me motivait bien, même quand j’étais remplacé à la Coupe du monde (2006). Il parlait beaucoup aux joueurs du banc pour leur redonner confiance. Je ne conteste pas ses choix. Si demain je suis sélectionneur, je ne vais pas prendre un mec que je n’aime pas, même s’il est très bon. Hormis s’il est incontournable... »

Sur Patrick Vieira
« C’est autre chose que Toulalan et Diarra »
« Son absence ne me surprend pas même si je pense que l’équipe de France n’a pas mieux que lui en milieu de terrain. Les autres grandes nations jouent avec un milieu défensif et un relayeur, capable de remonter les ballons. C’est autre chose que Toulalan et Lassana Diarra, qui ont le même rôle et font exactement les mêmes choses. Ils perdent autant de ballons qu’ils en gagnent. »

Sur son franc-parler
« Ce sont les joueurs qui ont le pouvoir »

« Quand un joueur dit quelque chose de plus intéressant, il s’expose à chaque fois. Ça ne donne pas très envie d’être un peu différent. La seule fois où j'ai vraiment parlé, je suis viré du PSG. L'année dernière Fauvergue, à Lille, a dit un petit truc sur la tactique de Puel. Il s’est retrouvé en tribunes et il fallu qu’il s’excuse comme s’il avait violé quelqu’un. Anelka, il n’a pas su gérer alors qu’il avait 20 ans et on l'a puni ! Ça ne va pas. Les joueurs devraient comprendre que ce sont eux qui ont le pouvoir. »

Sur Guy Lacombe et le PSG
« J’en veux plus à Cayzac qu’à Lacombe »

« Finalement, je ne lui en veux pas spécialement. Je pense que ce n’est pas un type bien mais c’est surtout la direction du PSG, qui n’a pas pris ses responsabilités. C’était Alain Cayzac à l’époque et il n’a pas joué son rôle de président. Quand j’avais un problème à Lyon, Aulas était dans le vestiaire dans le soir même. Cayzac, lui, m’a dit : "Je ne peux pas, j’ai un rendez-vous". Et Alain roche, qui devait servir de relais, était inexistant. Je ne dis pas que j’avais raison mais mon contrat, je l’ai signé avec le PSG, pas avec Lacombe. J’en veux donc plus à Cayzac qu’à Lacombe. Cette situation n’aurait jamais pu arriver à l’étranger, où il y a une vraie protection et un vrai respect. »

La rédaction-Luis Attaque