L'idée d'une Vuelta raccourcie en raison des manifestations pro-palestiniennes est-elle crédible?

La Vuelta ira-t-elle bien jusqu'à Madrid? La question se pose désormais légitimement, après des journées marquées par les manifestations pro-palestiniennes, notamment sur plusieurs arrivées d'étapes, et alors que l'inquiétude grandit dans le peloton. Objet de tous les regards: l'équipe Israel-Premier Tech, cible des manifestants, dont la présence agite en coulisses.
Ce dimanche, lors de la 15e étape, le coureur Javier Romo est tombé, indirectement à cause d'un homme qui a surgi proche de la route avec un drapeau de la Palestine et a poussé un policier à traverser brutalement la chaussée. La vague du peloton a fait tomber le coureur Movistar. Avant ça, d'autres étapes avaient déjà été perturbées. Notamment la 11e, raccourcie avec des chronos figés en raisons de heurts entre des manifestants, venus en nombre à Bilbao, et les forces de l'ordre.
En parallèle de ces incidents les plus visibles, la tension est permanente ou presque sur l'épreuve. Les drapeaux palestiniens sont très nombreux sur les départs et arrivées d'étapes, les manifestants n'hésitent pas à taper sur les voitures de la course. Certains craignent même des représailles s'ils sont aperçus en compagnie de coureurs ou membres du staff d'Israel-Premier Tech.
Si jusque-là les équipes insistaient sur la nécessaire neutralité à adopter, le ton n'est plus le même en off après une semaine de climat sous tension. Plusieurs formations se demandent notamment s'il ne serait pas préférable que l'équipe Israel-Premier Tech se retire de la course. La formation israélienne n'a pas l'intention de céder et est soutenue par l'Union cycliste internationale (UCI).
La direction de course assure que la Vuelta ira à son terme
Dans le paddock, la dernière étape du Tour d'Espagne - avec son arrivée à Madrid - est au coeur des discussions. Il se murmure que des nombreux manifestants se sont donnés rendez-vous pour protester dans la capitale espagnole, ce qui soulèvent beaucoup de crainte chez les coureurs concernant leur sécurité.
Au sein du peloton, une option commence à émerger: terminer la Vuelta le samedi, après une grosse 20e étape en montagne qui abritera les derniers vrais enjeux sportifs. Et donc renoncer à aller à Madrid pour la dernière étape, dont le profil ne viendra pas bouleverser les classements. Mais il semble tout de même difficile d'imaginer que la capitale d'Espagne renoncera facilement aux recettes financières que représente le grand final de la Vuelta.
Pour l'heure, la direction de course - qui compte toujours sur l'UCI pour qu'Israel-Premier Tech se retire de la Vuelta - assure auprès des équipes que le Tour d'Espagne ira bien jusqu'au bout. Et avant de penser à Madrid, c'est le contre-la-montre individuel de la 18e étape, mercredi à Valladolid, qui inquiète beaucoup les organisateurs.