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Que s’est-il vraiment passé avant la finale de la Coupe d’Italie ?

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La finale de la Coupe d’Italie a été émaillée par de très graves incidents samedi à Rome. Des supporters de Naples et de la Roma se sont notamment affrontés. Des coups de feu ont été tirés. Un homme est entre la vie et la mort.

« Sang sur le calcio ». La Une de la Gazzetta dello Sport est à l’image de l’émotion qui règne en Italie ce dimanche. Au lendemain des violents incidents qui ont émaillé la finale de la Coupe entre Naples et la Fiorentina (3-1), c’est tout un pays qui s’est réveillé sonné, révolté par ces débordements qui ternissent l’image de son football. Principale victime de cette journée noire, Ciro Esposito, un fan du Napoli, est entre la vie et la mort à l’hôpital Gemelli de Rome. L’homme de 30 ans a reçu une balle qui a perforé son poumon avant de toucher sa colonne vertébrale. Après avoir perdu beaucoup de sang, il a été opéré en urgence et risque, au mieux, de rester paralysé. Deux autres fans napolitains ont également été pris en charge après s’être fait tirer dessus, l’un touché à la main droite, l’autre au bras.

A l’origine de ces incidents, une rencontre explosive que les autorités n’ont pas réussi à maîtriser. La Ville Eternelle a été le théâtre d’affrontements tout au long de l’après-midi, mêlant des supporters de Naples, de la Fiorentina, de l’AS Rome et de la Lazio Rome. Les plus graves d’entre eux ont débouché sur des coups de feu à viale Tor di Quinto, une des artères principales. Selon certaines sources policières reprises par les médias italiens, des tifosis du Napoli seraient tombés « par hasard » sur le kiosque où travaille Daniele de Santis, un leader de la Curva Sud, fief des ultras de l’AS Rome. Ce dernier, reconnu à cause de ses tatouages, aurait été la cible de jets de fumigènes. De Santis aurait répliqué en sortant une arme et en tirant sur le groupe de Naples. Lui aussi hospitalisé pour une fracture de la jambe, il a été interpellé à l’hôpital pour tentative de meurtre.

Les supporters de Naples dans les rues de Rome avant la finale

Les proches des supporters blessés par balle évoquent eux « une embuscade » tendue par les fans de la Roma. « Nous arrivions du parking où nous avions garé notre voiture quand nous avons été attaqués par un groupe de l’AS Roma. On n’a pas eu le temps de se réfugier, c’était de la folie », a confié à la Gazzetta dello Sport le cousin de Ciro Esposito, lui aussi touché à la poitrine dans les échauffourées. En début de soirée, la nouvelle s’est rapidement propagée parmi les groupes de supporters du Napoli, qui ont manifesté leur mécontentement en tribunes, demandant le report du match. Des fumigènes et des bombes agricoles ont été lancés sur la pelouse, blessant un pompier. Il a fallu que Marek Hamsik, le capitaine de Naples, vienne parlementer avec un « capo » des Mastiffs, l’un des principaux groupes d’ultras du club, pour que la rencontre puisse débuter. Avec quarante-cinq minutes de retard.

Dès le coup de sifflet final, les tifosi napolitains ont envahi le terrain. Certains ont tenté de provoquer leurs homologues de la Fiorentina, massés de l’autre côté du stade. Mais le pire a pu être évité. « Pourquoi le ministère de l'Intérieur n'est-il pas capable d'organiser un match de foot, qui devrait être un jeu d'enfant ? », a fustigé Aurelio De Laurentiis, le président de Naples. « Malheureusement, le football italien est comme ça, a appuyé Vincenzo Montella, le coach de la Viola. Certains joueurs, même des Italiens, préfèreront aller jouer ailleurs à cause d'évènements comme celui-là… »

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Alexandre Jaquin