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"Si Deschamps m'appelle..." : Jean-François Bédénik, le héros du week-end, raconte son improbable triple parade

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L’image a fait le tour du web. Dès le moment où le club de Vannes (CFA 2) a posté sur ses réseaux sociaux la vidéo de la triple parade exceptionnelle de son gardien Jean-François Bédénik, elle a été partagée plusieurs milliers de fois. Le portier de 37 ans revient sur cet exploit et cette notoriété soudaine au micro de RMC Sport.

L'action complètement folle 

"Il devait rester un quart d’heure de jeu. On menait 2-0. Penalty pour l’équipe adverse. On n’était pas sereins, sereins. A 2-1, notre fin de match aurait été compliquée. Le fait de ne pas encaisser ce penalty nous a permis de rester comme ça et de mettre un 3e but.

Sur l’action, je plaisantais avec le tireur, en lui disant que je ne bougeais pas de l’axe, qu’il pouvait tirer très fort... en évitant mes parties intimes s’il le pouvait ! Ensuite, j’ai choisi un côté, je me suis dit « vu sa prise d’élan » il va tirer là, mais il a croisé, trop croisé puisqu’il a tiré sur le poteau. Le ballon me revient sur le dos, j’ai la chance qu’il reparte en l’air et pas dans mon but.

Après, je suis trop juste pour intervenir au niveau aérien pour récupérer le ballon et je vois l’attaquant arriver lancé et mettre une tête à bout portant. Il ne la met pas très loin, donc je peux intervenir avec le pied, mais en intervenant avec le pied, je la remets sur la tête d’un adversaire, qui la reprend. Et je la repousse en me relevant rapidement grâce à mes réflexes."

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La fois où le ballon a fini... dans ses dents

"Des fois, ça tape le poteau, le dos et ça va dans le but. J’ai eu de la chance. Je fais les bons arrêts, c’est rare de voir des actions pareilles. C’est assez spectaculaire et rigolo. C’est improbable mais ça peut arriver. D’ailleurs, une fois à l’entraînement, mon attaquant a réussi à me casser les dents. La frappe touche le poteau et me revient dans la figure. Ça m’a assommé et j’ai eu le droit d’aller chez le dentiste pour me faire réparer les dents. Ça fait partie de la vie de gardien." 

Ça rigole à Vannes

"Même moi, ça me fait sourire. Je cherche à prendre du plaisir, je ne me prends pas au sérieux. C’était différent pendant ma carrière professionnelle, mais là, je m’amuse vraiment. A la fin, avec les copains, on en a reparlé, c’est vrai que c’est rare. C’est pour ça que ça a fait le tour et que beaucoup de gens en parlent. C’est sympa. On a le droit au chambrage, forcément. Ma femme était à la maison avec les enfants, donc aucun souci là-dessus (rires). On en rigole beaucoup."

"Je me suis fait plaisir sur ce match, j’aime bien prendre des risques dans mon jeu. Des fois, ça me joue des tours, des fois, ça me réussit. Il y a une action où je dois sortir de ma surface, je me retrouve face à l’attaquant, je la pique juste un peu au-dessus de son pied pour pas qu’il puisse la prendre. Voilà, je m’amuse. Tant que ça fonctionne... Le coach est de la même génération, il me connait, sait comment je suis. Je peux m’amuser mais je reste sérieux. J’arrive à faire la part des choses."

Le Manuel Neuer de Vannes

"Je suis peut-être le Manuel Neuer du VOC, oui (rires). J’en sais rien, mais c’est gentil de me comparer à lui. Ce sont les gardiens modernes, on leur demande beaucoup de jouer haut, d’avoir un bon jeu au pied, d’être un onzième joueur. C’est mon style de jeu, j’ai toujours aimé joué au pied. Quand j’étais plus jeune, c’était plus compliqué, je faisais des erreurs et ça amenait des buts, mais aujourd’hui, avec l’expérience et le vécu, on voit les choses différemment. On essaie de pratiquer un bon football, en repartant de derrière, sans prendre trop de risques non plus. Si je ne m’amuse pas à cet âge-là, j’arrête, je fais autre chose."

Le buzz international

"Je m’en rends compte parce que j’ai des copains en Suisse qui ont vu les images. Un copain, qui est gardien, m’a envoyé un message en me disant que je faisais le buzz. En Belgique, j’ai un pote qui me dit : « Même à Bruxelles, on parle de toi, qu’est-ce que tu fais ? ». En Espagne pareil. Même en Algérie ou en Turquie, ça passe là-bas. Au Portugal aussi. C’est rigolo. Avec les réseaux sociaux, les infos se développent rapidement. Je préfère que ce soit dans ce sens-là, avec un arrêt folklorique, plutôt qu’une cagade. (Il s'attend à un appel de Didier Deschamps maintenant ?) S’il m’appelle, ce sera pour porter l’eau et je veux bien y aller pour porter l’eau (rires)."

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