Taxe à 75 % : le foot français à l’Elysée

Les représentants des clubs professionnels ont rendez-vous ce jeudi à l’Elysée avec François Hollande au sujet de la taxe à 75%. Ils espèrent sensibiliser le chef de l’Etat pour obtenir certaines concessions et ainsi éviter la grève.

C’est aujourd’hui que se joue l’avenir de la grève ou plutôt de la « journée sans foot », fixée au dernier week-end de novembre. Et sans doute - un peu - celui du football français dans son ensemble. François Hollande a rendez-vous dans l’après-midi avec les représentants des clubs professionnels. Ils seront neuf à franchir le perron de l’Elysée vers 16h30, pour une entrevue particulièrement attendue. Groupés derrière Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (qui a fait jouer ses relations pour caler rapidement cette réunion) et Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, Jean-Pierre Louvel (président de l’UCPF), Jean Michel-Aulas (Lyon), Michel Seydoux (Lille), Vincent Labrune (OM), Jean-Louis Triaud (Bordeaux), Jean-François Fortin (Caen) et Sylvain Kastendeuch (co-président de l’UNFP) tenteront de sensibiliser le chef de l’Etat au sujet de la taxe à 75% sur les très hauts revenus.

Une mesure, dont la première mouture a été votée le 18 octobre à l’Assemblée nationale, qui, selon eux, pourrait mettre en danger la pérennité du football français. « On veut montrer au président de la République les conséquences de cette taxe sur notre activité, résume Louvel. On a beaucoup de choses à dire. L’objectif est d’expliquer que les clubs de football ne sont pas des entreprises comme les autres. L’effet rétroactif de cette taxe est trop difficile à accepter. Quand on signe un contrat avec un joueur, on ne peut pas changer les modalités du contrat, contrairement aux grandes entreprises. »

Triaud : « Un appel au secours au président »

Ce sera le point essentiel du débat. Celui qui peut tout faire basculer. « Cette question est fondamentale, a confirmé un membre de l’UCPF à RMC Sport. Retirer la rétroactivité pourrait changer la donne. Ça pourrait même nous faire accepter cette taxe. » Pour illustrer leur détermination, les clubs de L1 et L2 ont posé une menace de grève sur la table. Des « journées blanches » prévues du 29 novembre au 2 décembre, durant lesquelles ils envisagent de rencontrer les supporters afin d’expliquer leurs motivations.

Une initiative qui pourrait être abandonnée en cas de rendez-vous concluant avec Hollande. « Il faut que le président ait en direct notre son de cloche, glisse Triaud. Parce que si je compte sur les députés PS, que j’ai écouté, pour lui expliquer notre situation, j’ai bien peur qu’il ne comprenne rien. D’ailleurs c’est plus un appel au secours au président qu’une critique de ses décisions. C’est pour lui dire qu’il faut prendre conscience des réalités du football. » Reste à savoir si Hollande est prêt à faire des concessions…

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Hollande ne lâchera rien

Si l’on en croit la porte-parole Najat Vallaud-Belkacem, le gouvernement ne reviendra pas sur le « principe d'une taxe à 75% » sur les très hauts revenus. C’est ce qu’elle souligné mercredi à l’issue du Conseil des ministres. « Je vous confirme que nous ne reviendrons pas sur le principe d'une taxe à 75% qui s'applique également aux joueurs de foot, comme à tous ceux qui perçoivent une rémunération (annuelle) supérieure à un million d'euros. »

Alexandre Jaquin avec Mohamed Bouhafsi