La folie Ronaldo

Qui fait encore la confusion entre Ronaldo le Portugais et Ronaldo le Brésilien ? Aujourd’hui, Ronaldo, c’est Cristiano. Le Ballon d’Or 2008 a supplanté le Ballon d’Or 1997 et 2002, parti en semi retraite au Brésil. Ultime preuve, le prix de leur transfert au Real Madrid varie du simple au double. Le Portugais vient d’être arraché pour 93,9 millions d’euros par le Real à Manchester lorsque le Brésilien était acheté 45 millions à l’Inter Milan en 2002. Une somme considérable, qui dépasse tout ce qu’un club n’avait jamais osé miser sur un joueur. Même Zidane est battu avec son transfert à 75 millions d’euros, en 2001. Reste que l’investissement sur ZZ avait été rentabilisé à l’époque par les recettes marketing et surtout, par la victoire en Ligue des Champions l’année suivante, au cours de laquelle il planta une reprise de volée devenue légendaire.
D’un point de vue financier, le montant du transfert de Ronaldo peut se justifier sans peine. Selon une agence de marketing anglaise, la venue du discret Kaka devrait rapporter 75 millions d’euros en produits dérivés au Real. Nul doute que le Portugais, plus populaire auprès des jeunes, amènera encore davantage de retombées. La question de son apport sportif est plus aléatoire, même si Ronaldo vient d’être désigné comme le meilleur joueur du monde par la Fifa. Longtemps estampillé dribbleur à œillères, le Portugais a épuré son jeu depuis trois saisons pour faire de MU un double finaliste de la Ligue des Champions et un triple champion d’Angleterre. Chez les Reds, Ronaldo avait hérité dès son arrivée en 2003 du n°7 de Beckham et Cantona. Il n’entrera dans la légende du Real à une unique condition : offrir au club sa première Ligue des Champions depuis 2002.