Les cinq enseignements du mercato d'hiver

Face aux dossiers, Paris ne sait presque plus conclure
Nouveau coup dur pour Thomas Tuchel. Alors qu’il réclame un numéro 6 depuis son arrivée l’été dernier, l’Allemand n’a été entendu. S’il a certes enregistré l’arrivée Leandro Paredes contre 47 millions d’euros, dont le profil se rapproche finalement de celui de Verratti, Tuchel aurait aussi voulu Julian Weigl ou Idrissa Gueye. Cité au PSG jusqu’aux dernières minutes du mercato, le Sénégalais est finalement resté à Everton, faute d’accord entre les deux clubs. Les Toffees souhaitaient au moins 40 millions pour l’ancien Lillois, Paris n’est jamais monté aussi haut. Du coup, il ne possède toujours pas le gratteur de ballons tant désiré par son entraîneur.
L’échec de la piste Luciano Acosta (Washington DC, MLS) fait également tâche. Venu des Etats-Unis pour finaliser son transfert, l’Argentin ne rejoindra pas non plus le PSG, faute, cette fois aussi, d’accord entre les deux clubs. Neymar n’aura donc pas de remplaçant le temps de sa longue indisponibilité. Quant à Antero Henrique, le directeur sportif du PSG, il bien pourrait pâtir à court terme de son manque de tranchant lors de cette fenêtre hivernale.
Monaco a payé cher son mercato d’été raté
Exit les Tielemans, Barreca, Traoré, Touré, Pelé, Grandsir, Aït Bennasser, Badiashile... Place aux Fabregas, Naldo, Adrien Silva, Ballo-Touré, Nkoudou, Gelson Martins, Vainqueur, Vinicius. Accablée par ses mauvais choix stratégiques estivaux, l’AS Monaco a donc frappé fort cet hiver. A la clé, trois transferts secs pour 13 millions et des prêts à la pelle.
L’ASM, qui a rappelé Leonardo Jardim en janvier, a fait venir des hommes d’expérience pour mener son opération maintien. Le recrutement de Cesc Fabregas à Chelsea détonnerait presque avec la 19e place occupée actuellement par les Asémistes en Ligue 1. Qu’importe, Vadim Vasilyev, prompt à présenter ses excuses après ses erreurs récentes, a souhaité tout changer pour inverser la tendance.
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La Chine arrête les folies
L’heure n’est plus aux transferts faramineux en Chine. Si elle conserve son appétence pour les salaires déraisonnables, elle ne se permet plus de payer des sommes énormes aux clubs européens. Et pour cause. Depuis peu, le gouvernement chinois a ainsi plafonné à 6 millions les montants maximums de transferts. Au-delà, les clubs chinois doivent s’acquitter d’amendes importantes.
C’est notamment ce qui pose problème dans le transfert du Stéphanois Selnaes vers Shenzhen. Le club chinois proposerait un très gros salaire au Norvégien mais refuse pour le moment de s’acquitter des 10 millions réclamés par l’ASSE.
La D1 chinoise devrait quand même faire venir Marouane Fellaini alors que Leo Baptistao (Espanyol) est parti à Wuhan. Le mercato ne ferme d'ailleurs que le 28 février. Mais les temps où Guoan payait, par exemple, 40 millions pour faire venir Bakambu sont certainement révolus.
Le Barça valide son opération rajeunissement
Frenkie de Jong (21 ans), Emerson (20 ans) et Jean-Clair Todibo (19 ans). Cet hiver, le FC Barcelone a recruté trois jeunes footballeurs pour assurer la succession de ses cadres vieillissants. A ce jour, seul le Français Todibo, 10 apparitions en Ligue 1 dans sa carrière, apparaît déjà dans l’effectif catalan. Il a été recruté à Toulouse après de longues négociations pour ne pas attendre l’été. En Catalogne, le jeune défenseur a hérité du n°6 au Barça, l’ancien numéro de Xavi. Il sera présenté ce vendredi à 13h.
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Frenkie de Jong a également donné son accord pour rejoindre le FCB. Le Hollandais, qui a refusé le PSG, sera recruté contre 75 M€ hors bonus à l’Ajax l’été prochain. Même cas de figure pour Emerson.
Acheté 12 M€ à l’Atlético Mineiro, le Brésilien de 20 ans est d’abord prêté au Betis Séville, au terme d'un montage complexe (plus d'infos à lire ici). Par ailleurs, le Colombien Murillo est venu renforcer l'arrière-garde catalane. Un mercato à grosses dépenses pour Barcelone, qui ne devrait pas être inquiété par l'UEFA et le fair-play financier pour autant (lire ci-bas).
La nouvelle réglementation de l'UEFA n'a rien changé
Début janvier, l'UEFA réfléchissait à durcir davantage les règles du fair-play financier, en limitant notamment l'amortissement des sommes dépensées dans les très gros transferts.
Une mesure préventive qui n'a pas intimidé certains gros clubs cet hiver, comme le Barça, le Bayern ou le PSG. Les Catalans ont dépensé plus de 85 millions cet hiver, dont 75 pour le seul de Jong. En Bavière, Benjamin Pavard s'est engagé contre 35 millions alors que le PSG a fait venir Leandro Paredes pour 47 millions.
Précédemment, Zvonimir Boban, le secrétaire général adjoint de la Fifa, avait lui regretté que ce système empêche surtout des clubs ambitieux (il cite Milan, ll'Inter) de rattraper leur retard sur les plus grands. Le fair-play financier n'a pas fait taire les critiques cet hiver.
Autre changement de réglementations qui n'a pas eu d'impact: depuis cette saison un club peut disputer une même compétition européenne avec deux clubs, par exemple Manchester United pour les phases de poules puis le PSG à partir des 8e. Mais aucun des gros n'en a profité pour se renforcer au profit des surprises du début de l'année européenne.