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Mercato: comment faire en sorte que le PSG arrête de surpayer ses recrues?

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Thomas Tuchel attend désespérément un numéro 6 mais le fair play financier force le PSG à ne pas enchaîner les dépenses. Habitué à surpayer ses joueurs, le club parisien se retrouve pratiquement dans une impasse et ne peut empiler les transferts. Mais pour stopper ce cercle vicieux, cela passera par le sportif.

Les marges sont finalement assez minces, en dépit de moyens sur le papier illimités pour les investisseurs qataris. Mais le fair play financier a rendu la tâche du PSG délicate sur le marché des transferts, aboutissant à une situation presque bloquée cet hiver pour tenter de faire venir un milieu défensif, celui que réclame sans cesse Thomas Tuchel. 

"Le PSG est une vache à lait"

Car le club parisien a trop habitué ses rivaux à surpayer ses recrues, en indemnités de transfert comme en salaire. Ce qui est aujourd'hui un problème pour le champion de France, presque en situation de faiblesse dans les négociations.

"Le PSG, c'est vraiment une vache à lait à ce niveau, estime Pierre Rondeau, consultant économie pour RMC Sport. A chaque période de mercato depuis l'arrivée des Qataris, depuis donc que le PSG est considéré comme une grande puissance économique, on considère que Paris doit payer des prix très élevés et des salaires très élevés. Comme les Qataris viennent avec beaucoup d'argent, les clubs vendeurs s'imaginent que le PSG a beaucoup d'argent et aura donc les moyens de pouvoir même beaucoup beaucoup plus sur la table que la valeur réelle du joueur."

Le problème de la fiscalité

Un aspect renforcé par le manque d'attractivité de la Ligue 1, qui doit donc être compensé par la manne financière pour attirer les plus grands. "Le joueur doit accepter de venir en Ligue 1, un championnat considéré comme moins notable que la Premier League ou la Liga et donc le PSG devra mettre plus d'argent sur la table, ajoute Pierre Rondeau. Et comme la France est un pays avec une fiscalité très élevée, le PSG qui négocie des contrats et salaires nets devra mécaniquement mettre plus d'argent sur la table pour que le joueur accepte de venir en France et en Ligue 1."

Pas forcément un problème au départ pour les investisseurs qataris. Sauf que le fair play financier a rebattu les cartes et rendu la tâche plus compliquée. "Les vendeurs doivent concevoir que le PSG ne peut dépenser que ce qu'il possède, estime notre consultant. Donc ils pourraient demander +50% de la valeur théorique du joueur en sachant pertinemment que le PSG ne peut pas dépenser plus. Quand bien même le Qatar aurait 200 milliards dans ses caisses en fonds propres qu'il pourrait injecter dans le club sans le fair play financier, le PSG est contraint et ne peut pas dépenser 100, 200, 300 millions à chaque mercato."

Passer les quarts en Ligue des champions

Quelles solutions à ce problème qui fait stagner un club qui a pourtant des besoin côté renforts? Cela passera par le sportif, pour le PSG comme pour la Ligue 1. "Il faudrait qu'il ne soit plus considéré comme un nouveau riche, assez négativement, qui va dépenser sans compter sans aucune réflexion mais comme un club de haut niveau au même titre que le Barça, le Real, les clubs anglais, résume Pierre Rondeau. Et que le PSG soit capable de sortir sportivement de ce plafond de verre, à savoir ce quart de finale de la Ligue des champions, pour être considéré comme un grand club réputé, accessible pour les grands joueurs, qu'il devienne une terre d'accueil pour ces grands joueurs."

Car la Ligue 1 n'est pas suffisamment attractive pour venir immédiatement à l'idée d'un grand joueur qui, à offres équivalentes, penchera plus pour le Real ou un Manchester. Il faudrait donc changer l'image du championnat de France, "en disant que ce n'est pas un championnat mineur mais porteur, en développement, pour profiter d'un engouement médiatique pour que le joueur accepte de venir en Ligue 1", estime notre consultant. Vaste mission et le PSG n'est pas le seul acteur de ce bouleversement.