Troussier pour remplacer « Coach Vahid » ?

L'ancien coach de l'OM pourrait prendre en main la sélection ivoirienne - -
S’il apparaît désormais acquis que « Coach Vahid » aura bien du mal à résister aux tourments qui secouent les Eléphants, un nom se détache pour sa succession au cœur de la discrétion toute relative du football ivoirien. Les hauts dignitaires locaux n’ont pas laissé filtrer l’once d’un indice mais il semble que Philippe Troussier réunisse quelques suffrages. La méthode porte-voix estampillée « Jean-Pierre Escalettes » n’a pas convaincu en Côte d’Ivoire. Joint au téléphone, Vahid Halilhodzic a catégoriquement refusé d’apporter le moindre commentaire. Invité par Eric Besson au Ministère de l’Immigration jeudi dernier aux côtés de compatriotes bosniaques de renom (Bazdarevic, Hadzibegic, etc), l’ancien entraîneur de Lille et du Paris SG a décliné l’invitation, officiellement occupé par ailleurs.
Après une première participation à la Coupe du Monde en 2006, la Côte d’Ivoire ne veut pas se louper sur son continent en juin prochain. On se doute que le meneur d’hommes sera un technicien expérimenté pour mener à bien la mission des coéquipiers de Didier Drogba, aujourd’hui seul soutien déclaré à Halilhodzic. Dans ce cas de figure, Bernard Simondi (voir par ailleurs) ou Bertrand Marchand ont peu de chances d’enfiler le costume de sauveur. Une surprise pourrait venir d’Eric Gerets, tout juste sacré champion d’Arabie Saoudite (voir par ailleurs).
« J’ai la nationalité ivoirienne »
Exilé sur l’île d’Okinawa, Philippe Troussier vit peut-être ses derniers jours de quiétude au Pays du Soleil-Levant. L’ancien entraîneur de l’OM est très impliqué dans le développement du football au sein d’un club local de 3e division. Troussier et ses multiples facettes, séducteur dans l’âme, ambassadeur de la candidature japonaise pour la Coupe du monde 2002 et consultant pour la télé japonaise. « J’ai commenté ce week-end un Japon-Chine amical, se réjouit-il. La Côte d’Ivoire joue un match bientôt, non ? » Oui Philippe, les Eléphants bénéficient comme toutes les autres nations de la date FIFA de début mars, la seule avant la Coupe du monde 2010.
De Bouaké à Yamoussoukro en passant par Grand Bassam, Troussier connaît la Côte d’Ivoire comme sa poche. Début 90, il a sévi à l’ASEC Mimosas avant de prendre en main la… sélection nationale pour une première tentative. Jacques Anouma et Idriss Diallo, respectivement n°1 et 2 du football ivoirien, dirigeaient déjà à l’époque un des clubs phares d’Abidjan aux côtés de l’Africa Sports. Troussier est en terrain conquis. « J’ai la nationalité ivoirienne. Houphouet-Boigny me l’avait accordée à l’époque après le troisième titre de champion », glisse-t-il. Quand on vous dit que le sorcier blanc joue à domicile…
A Abidjan, on bruisse du retour au pays d’un des globe-trotters de la planète foot, ex-sélectionneur de l’Afrique du Sud, du Nigéria, du Maroc, du Qatar et du Burkina Faso. Troussier a conscience qu’il peut s’agir d’une pige de trois mois, mais il y a une Coupe du monde au bout. Challenge reluisant. Rien n’est encore joué car le poste de sélectionneur en Afrique est parfois lié au droit de veto du Président de la République. Dans ce cas là, Laurent Gbagbo aura sans doute son mot à dire. Troussier le sait.