RMC Sport

Va-t-il falloir éviter les têtes au foot ? Elles abîment le cerveau…

Ronael Pierre-Gabriel (Saint-Etienne)

Ronael Pierre-Gabriel (Saint-Etienne) - AFP

Une étude scientifique réalisée par une université écossaise démontre que le jeu de tête au foot peut avoir un impact significatif sur les fonctions de la mémoire et du cerveau.

Et si le but de Basile Boli en finale de la Ligue des champions 1993 avait été annulé par l’arbitre ? Il y a prescription, mais peut-être qu’un jour, les têtes de ce genre seront interdites… C’est d’ailleurs déjà le cas chez les moins de dix ans aux Etats-Unis. Ce lundi, la révélation d’une écossaise confirme qu’il n’est pas vraiment bon de mettre de grands coups de boule dans le ballon.

A lire aussi >> Pourquoi les Etats-Unis vont interdire les têtes aux enfants

Le jeu de tête peut en effet avoir un impact significatif sur les fonctions de la mémoire et du cerveau, selon les résultats d'une étude scientifique menée à l'université écossaise de Stirling et publiée dans la revue EBioMedicine. Les capacités de la mémoire peuvent être réduites de 41 à 67%, selon les résultats de cette étude, pendant les vingt-quatre heures suivant une séance de jeu de tête. La recherche se base sur une série de vingt têtes effectuée par un groupe de joueurs, reprenant un ballon propulsé par une machine à la vitesse et la puissance d'un ballon tiré du point de corner.

"Nous avons constaté, juste après cette séance de coups de tête, une diminution des fonctions cérébrales et des capacités de la mémoire chez ces sujets", a commenté le Dr Magdalena Ietswaart, spécialiste des neurosciences à l'université de Stirling, lundi à la BBC. "Bien que ces affections soient temporaires et limitées dans le temps, nous pensons qu'elles peuvent affecter le cerveau à long terme", a-t-elle ajouté.

Le décès d’un ancien joueur reconnu en accident du travail

En mai dernier, la Fédération anglaise de football avait annoncé qu'elle autorisait l'ouverture d'une étude sur les possibles liens entre le jeu de tête et les lésions cérébrales. Cette annonce faisait suite à la conclusion d'une enquête demandée par la famille de Jeff Astle, sur les circonstances de la mort de cet ancien attaquant de West Bromwich Albion, en 2002, à l'âge de 59 ans. Cette enquête avait conclu à un décès par "accident du travail". Toutefois, les ballons utilisés à l'époque où jouait Astle étaient beaucoup plus lourds qu'aujourd'hui, en particulier lorsqu'ils étaient rendus humides par la pluie et la boue.

A lire aussi >> Ballon d’Or : la liste des 30 nommés… sans un seul joueur actuel de Ligue 1