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Havret : « C’était jouissif ! »

Grégory Havret

Grégory Havret - -

391e joueur mondial avant son premier US Open, Gregory Havret a vécu un rêve le week-end dernier sur le tracé californien de Pebble Beach, probablement le plus beau parcours du monde. Le Français a terminé à la 2e place à un coup seulement du vainqueur mais devant Tiger Woods et Phil Mickelson. Un sacré exploit. Entretien.

Grégory, que représente pour vous cette deuxième place ?
Si on m’avait dit ça il y a trois ou quatre semaines, j’aurais signé tout de suite. Mais j’ai forcement un peu d’amertume, je suis déçu d’être passé à côté d’un truc vraiment énorme, historique. C’est comme ça. J’ai un petit goût d’inachevé mais malgré tout, c’est beaucoup de bonheur.

Comment avez-vous vécu ce dernier tour ?
Je l’ai partagé avec Tiger Woods, c’était un peu la cerise sur le gâteau parce que disputer un dernier tour de l’US Open avec lui c’était juste la totale. En plus pour la gagne ! Je me sentais vraiment bien, j’ai fait une super nuit la veille où j’ai dormi comme un bébé. Le matin, j’étais avec mes potes pas du tout tendu. Je suis arrivé au départ du trou numéro 1, il y avait un monde et ça hurlait. C’était jouissif. Je me sentais assez à l’aise en fait. Et j’ai bien commencé avec un birdie, ça m’a probablement pas mal lancé. Et le public a été super. J’étais là, au milieu, ils ne me connaissaient pas, ils se sont dit « mais qu’est ce qui ce passe ? ». Je jouais bien et que j’étais rapidement dans le coup pour la gagne, le public a été juste super. Au fur et à mesure, je sentais qu’il était plus pour moi, ça faisait chaud au cœur.

Après une telle performance, on se dit "je suis passé à côté d’un exploit" où alors "je suis à un tournant de ma carrière ?
Les deux ! C’est une performance géniale, c’est fort mais ce n’est pas historique et j’aurais aimé que cela le soit. Deuxième, c’est beaucoup de positif pour la suite. J’envisage l’avenir un peu différemment. Fort de cette place, je me rends compte que bien jouer au golf, c’est être calme face à n’importe quelle situation. Que ça marche bien ou moins bien. Il faut tout le temps rester dans le moment présent. C’est ce que je vais retenir pour essayer de progresser et être meilleur.

Ce n’est pas un feu de paille ?
L’avenir le dira. J’espère que ça ne sera pas une étincelle parmi le calme plat. Ça va me permettre de grandir. Je tire énormément de ces quatre journées. Il faut prendre exemple sur Tiger. Il n’a pas très bien joué le dernier jour et il a été tellement pro dans son attitude, bien qu’il se soit rendu compte que le titre était perdu. Il a tout donné jusqu’au dernier putt.

Qu’est ce qui est le plus jouissif : être deuxième ou battre Tiger Woods ?
Les deux ! D’avoir surclassé Tiger ça me fait forcement plaisir. D’avoir fini deuxième, c’est ce qui restera le plus au bout du compte. Tout ceci va me rendre plus fort.

Cette deuxième place vous donne un nouveau statut qu’il va falloir assumer.
Oui, dès l’Open de France même. Dans les semaines qui vont suivre, on va se demander ce qui va se passer. Maintenant, je vais attendre un peu plus de moi. Je suis impatient de voir ce que ça va donner. Les gens aussi vont être un peu plus exigeant. Mais ça ne tient qu’à eux. Je ferrai mon maximum pour que ça se passe le mieux possible. Je vais m’inspirer un peu de l’attitude de Tiger. Ça passe par là.

B.S.