Weaver, rescapé des greens

Drew Weaver lors de sa victoire au British Open amateur - -
Soucieux de réussir ses partiels, il se dirige tête ailleurs vers son amphi comme tous les jours. En ce 16 avril 2007, Drew Weaver est un étudiant de Virginia Tech. Un Junior. Le springbreak et les orgies alcooliques de Daytona Beach viennent de s’achever. Place aux révisions de son cursus d’ingénieur. Casque sur les oreilles, Weaver hume le printemps alors que son court s’apprête à débuter. Cho Seung-Hui a déjà le doigt sur la gâchette. Trop tard. Weaver entend un vacarme, s’enfuit comme un dératé se réfugier quelques centaines de mètres plus loin dans une bibliothèque annexe. 32 personnes sont tuées en quelques minutes.
Un traumatisme
Weaver ne s’en remettra sans doute jamais. Le golf est devenu une thérapie. Il remporte l’an dernier le British Amateur à 21 ans fraîchement tassés. Les portes d’Augusta s’ouvrent à lui en avril dernier. Cette année, Weaver redouble d’efforts, croit en son étoile et se qualifie haut la main pour l’US Open. « Je vis un rêve. Je suis un miraculé. Gagner le British Amateur ou se qualifier pour l’US Open n’est rien par rapport à ce que j’ai connu. Ici, peu importe comment je joue. Je dédie cette semaine aux 32 victimes de la tuerie, » reconnaît-il à l’ombre du club-house de Bethpage. Son père de caddie n’est pas loin. Regard attendrissant, John couve Drew et son matériel. Au pays de la NRA (National Riffle Association) qui autorise la vente et le port d’armes, il est bienvenu de surveiller tout signe extérieur de provocation, aussi élogieux soit-il. « Virginia Tech remembers 4 :16 :07 » peut-on lire sur le sac de rookie de Weaver...
La belle histoire n’est pas prête de se terminer. Weaver vient de passer le cut à l’US Open. Le résident de High Point en Caroline du Nord est même assuré de figurer parmi les 25 premiers à l’issue des deux premiers tours. High Level. Woods ou les Français ne peuvent pas en dire autant…