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A bout de souffle

Camille Ayglon

Camille Ayglon - -

Après un parcours fantastique, l’équipe de France est apparue trop émoussée pour renverser la Norvège et décrocher un deuxième titre mondial, ce dimanche. Les blessures de Mariama Signaté et d’Allison Pineau ont pesé lourd.

Les Françaises n’ont pas cherché d’excuses après leur défaite face à la Norvège (24-32), ce dimanche en finale du Mondial. Les traits tirés apparus sur leur visage au fil du match ont parlé pour elles. Les Bleues étaient épuisées. Leur superbe parcours brésilien a laissé des traces sur les organismes. « Avec les blessures, c’était compliqué parce que ça nous a enlevé deux rotations, raconte Nina Kanto. Les jambes commençaient à être lourdes et ce qu’on ressentait toutes. On n’a pas à avoir honte d’avoir perdu contre cette équipe de Norvège. » La blessure de Mariama Signaté, victime d’une fracture du plancher orbital lors d’un entraînement, avait déjà contraint Olivier Krumbholz à faire davantage jouer ses protégées pour combler le vide. Celle d’Allison Pineau, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche face au Danemark en demi-finale vendredi, a compliqué sa tâche et ajouté une surcharge de travail.

Ayglon : « Facile pour la Norvège de jouer la France »

Jusqu’alors impériale, la défense imperméable en a fait les frais. Les excès de précipitation en attaque ont aussi prouvé que ces Bleues-là n’étaient pas en mesure de rivaliser avec les championnes olympiques, d’Europe et du monde. « Il nous a manqué du jus se désole Camille Ayglon. On n’a pas su suffisamment les perturber en défense. On a manqué de lucidité en attaque. Elles ont pu remonter le ballon rapidement et marquer des buts faciles grâce à ça. Aujourd’hui, ça a été facile pour elles de jouer la France. »

Les Bleues n’ont pas de raison de sortir la tête basse après avoir répété de très gros efforts pour se débarrasser successivement de la Suède, de la Russie et du Danemark en effectif réduit. « C’était trop difficile d’enchainer des matches de cette intensité, poursuit Nina Kanto. Physiquement, c’était dur. » « Les Norvégiennes restent les meilleures joueuses, appuie la gardienne Amandine Leynaud. Elles sont vraiment extraordinaires. On leur a donné trop de ballons. Ça nous apporte de l’expérience. » A défaut de gagner, les Bleues ont engrangé. Avec un effectif presque au complet (Allison Pineau sera forfait), elles brigueront une place pour les JO en mai prochain. En attendant mieux.