Abalo, l’insatiable machine à gagner

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A 28 ans, Luc Abalo a gagné tous les titres les plus prestigieux, en club comme en équipe nationale. Outre ses multiples couronnes internationales (double champion olympique, d’Europe et du monde), l’enfant du « 9-4 » compte un championnat de France (2007), deux d’Espagne (2009, 2010) et une Ligue des champions (2009). Malgré toutes ces campagnes victorieuses sous le maillot d’Ivry, du défunt Ciudad Real devenu Atletico Madrid ou en sélection nationale, le temps et l’usure ne semblent avoir aucune prise sur l’ailier bondissant. « A la base je voulais rentrer sur Ivry, ma ville natale, mais le PSG est plus grand, a-t-il expliqué sur les ondes de RMC pour justifier son transfert estival chez le nouveau poids lourd du handball français. C’est un projet qui me permet de continuer à jouer à haut niveau. »
La quiétude et le repos sont deux mots que « Luc Skywalker » semble avoir banni de son langage, même après un éprouvant tournoi olympique. « Dès la fin des JO j’ai repris le hand direct. Je n’ai pris que 4 jours de vacances », confie Abalo, néanmoins marqué par l’atmosphère londonienne. « Il y avait une ambiance de malade, poursuit-il. Ce qui m’a fait bizarre, c’est d’être autant suivi par les autres athlètes, qui nous ont poussés. C’est là que tu te rends compte de la grandeur de l’évènement. » Le néo-parisien goûte d’ailleurs son plaisir depuis son retour sur le sol français. « Tu ne te rends pas compte de l’engouement quand tu es sur le terrain. Les gens me reconnaissent dans la rue et m’en parlent. Tu sens vraiment que tu as procuré du bonheur au gens donc ça rend heureux. »
« L’équipe de France est surarmée à chaque poste »
Le doute ne s’est jamais instigué dans l’esprit du meilleur joueur du championnat de France 2007, certain de la capacité des « Experts » à décrocher un deuxième titre olympique de rang à Londres. « Je le sentais bien sur un plan collectif. Dans cette équipe, on a des joueurs du Top 5 voire du Top 3 mondial à chaque poste, juge Luc Abalo. Personnellement, je ne me sentais pas au top physiquement mais je voulais être là alors j’ai serré les dents. »
Présent lors de toutes les grandes compétitions internationales depuis 2005, l’Ivryen porte un regard sans concession sur le parcours des hommes des Bleus outre-Manche. « La victoire face à l’Espagne (23-22 en quart de finale au buzzer, ndlr) a ressoudé le groupe. Le problème des Jeux, c’est que nous devions loger dans deux appart’. On a donc séparé le groupe : les jeunes d’un côté et les plus anciens de l’autre, témoigne l’homme à la détente hallucinante. Du coup, on ne se voyait pas beaucoup mis à part à l’entraînement. On commençait peut-être un peu à se séparer mais après cette victoire, on dansait dans le vestiaire. »
S’il est parti d’Espagne pour se rapprocher d’une famille qui lui manquait, celui qui fut élu meilleur ailier droit de l’Euro 2010 ne revient pas en France pour faire de la figuration mais « pour régner sur le championnat ». Sans oublier un titre mondial à défendre dans six mois sous la liquette tricolore. Comme d’habitude, Luc Abalo n’y visera que la victoire.