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B. Gille, entre force et mystère

Bertrand Gille

Bertrand Gille - -

Membre indispensable de l’équipe de France qui défie dimanche le Danemark en finale des championnats du monde (17h), le meilleur joueur du monde 2002 est également un homme plein de mystères.

Bertrand Gille a un côté insaisissable face aux micros, un côté intellectuel parfois ombrageux et cassant. Sur le terrain, c'est un guerrier, un véritable homme fort qui livre son corps. La plupart du temps face à des pivots plus grands et plus lourds que lui. Elu meilleur joueur du monde en 2002, il avait été champion du monde avec un rôle prépondérant l'année précédente à Bercy à seulement 23 ans. « En 2001, en huitième de finale contre le Portugal, il nous avait sorti de la panade, se souvient son entraîneur de l’époque, Daniel Costantini. Contre la Suède, vendredi, il a réalisé le match parfait. On aurait dit un catalogue de toutes les actions parfaites. Et il a tout réussi. »

Costantini : « Pas un garçon facile »

Cette demi-finale, il l’achève avec un impressionnant huit sur huit. Orphelin de son frère aîné Guillaume, forfait, avec qui il partage normalement sa chambre en équipe de France, avec qui il joue à Hambourg en Allemagne, le Drômois d'origine s’affirme tous les jours un peu plus. Comme si les années n’avaient pas de prise sur lui. « On pourrait imaginer que les joueurs déclinent, mais ce n’est pas le cas, explique Claude Onesta. Il est dans une forme physique exceptionnelle. On a l’impression d’un jeune joueur qui a l’ambition de réussir. » Absent pour le titre mondial il y a deux ans car il avait « besoin de souffler », Bertrand Gille n'a peut-être jamais été aussi fort que pendant ces Mondiaux en Suède.

Pourtant, le garçon ne se livre que très peu. « Ce n’est pas un garçon facile. Sous des airs de gendre idéal, de premier de la classe, c’est quelqu’un qui donne l’impression de réfléchir beaucoup et de ne pas être forcément accessible aux autres », continue Costantini. L’intéressé explique qu’il a besoin d’une « protection naturelle ». « C’est une barrière normale, conclut-il au sujet notamment de ses relations avec la presse. C’est la relation sur laquelle j’essaye de ne pas me fourvoyer. C’est à mon sens la distance saine que doit exister entre vous et nous. Chacun mène sa barque comme il l’entend. » Il ne s’est en tout cas pas trompé de chemin.

P.Ta. avec R.M. à Malmö