Bruno Martini, nouveau président de la LNH: "Je n’ai pas coupé le cordon"

Bruno Martini, nouveau président de la LNH - ICON SPORT
Bruno Martini, après votre parenthèse e-sport, est-ce que l’appel du handball était trop fort ?
L’appel du handball a résonné. Je suis parti de mon poste de manager général du Paris Saint-Germain Handball car cela faisait 10 ans. J’avais envie de me confronter à autre chose, d’avoir d’autres missions. J’ai gardé des contacts dans le milieu. J’ai gardé des contacts avec Thierry Omeyer, qui m’a succédé, avec David Tebib qui était président de la Ligue, avec des joueurs, des acteurs. Je n’ai pas coupé le cordon. J’aurais eu du mal.
La Ligue se porte bien. Un contrat TV jusqu’en 2026, un championnat relevé: c’est une position plutôt idéale d’arriver à la tête de la LNH ?
Oui, il n’y a pas grand-chose à faire (rires). Oui, c’est vrai, on peut rajouter la bonne santé financière de la Ligue. Montpellier en tête de sa poule en Ligue des champions. Il y a évidemment des voyants qui sont au vert. En sport, la photographie de l’instant est sympa mais malheureusement elle ne suffit pas. Il faut continuer de travailler. On a des côtés encore perfectibles comme la visibilité, du poids économique, de la discussion sur les formats, la structuration des clubs. Des sujets transverses avec la Fédération. L’arbitrage, beaucoup l’arbitrage. La formation, les premiers contrats professionnels. Il y a beaucoup de sujets et de choses à faire. Mais oui, la situation est saine grâce à l’équipe sortante dont certains sont repartis pour ce mandat.
Que vous a apporté votre aventure dans le e-sport ?
Il y a des aspects très positifs et des aspects fragiles. Le positif, c’est cette capacité à capter de l’engagement des fans, d’avoir plusieurs de dizaines de milliers de spectateurs un lundi soir à 21h sur Rainbow Six (un jeu de tir à la première personne). Puis sur des grandes compétitions, cela monte au million. La gratuité du média y est pour beaucoup mais ce sont aussi des formats qui conviennent aux jeunes générations. C’est quelque chose qu’il faut prendre en considération. Twitch est un canal que la Ligue a déjà commencé à investir. C’est quelque chose qu’il faut continuer de regarder. Il faut faire attention car l’e-sport est toujours fragile économiquement. Il n’y a pas d’équilibre financier dans les structures. C’est très compliqué de l’avoir. Les très gros y arrivent mais derrière, ça souffre. Le poids des réseaux sociaux est énorme et peut être parfois toxique. Il a un impact direct sur les joueurs, voire sur les structures. On va essayer de piocher le positif tout en gardant notre ADN car on ne se transformera jamais en e-sport.
Le président de Nantes, Gaël Pelletier, a été sanctionné pour des propos injurieux envers deux arbitres. La Fédération a fait appel de cette décision, estimant que les sanctions prononcées par la commission de discipline de la LNH ne sont pas assez fortes, le comprenez-vous ?
Ce sont des recours normaux. Dans la vie, c’est normal, il y a toujours la possibilité de faire appel. Il n’y a qu’à l’EHF (la Fédération européenne de handball) où il n’y a pas l’occasion. Encore une fois, les commissions sont indépendantes. La fédération a estimé qu’il y avait matière à faire appel. On prend acte. On n’a pas à commenter ça. On n’a pas à influer sur quelques décisions prises. Les commissions agissent en toute liberté. C’est très bien comme ça.