Cesson - Montpellier : de la revanche dans l’air

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C’est une évidence, le club de Cesson-Rennes n’a toujours pas digéré l’affaire des paris suspects. Dix mois après la fameuse rencontre face à Montpellier pour laquelle sept joueurs héraultais ont été mis en examen pour escroquerie et/ou complicité d'escroquerie présumée au préjudice de la Française des Jeux, c’est dans une atmosphère électrique que les Bretons préparent les retrouvailles, ce samedi après-midi (18h30) pour le compte de la 17e journée de championnat. « C’est forcément une rencontre particulière d’autant qu’elle aura lieu au même endroit, au Liberté, souligne David Christmann, l’entraîneur de Cesson. Personnellement, j’ai très envie de gagner. »
Pour le technicien cessonnais, son équipe fut, et est encore, une victime collatérale après cette victoire entachée par le doute (31-28). « On a plus été affecté que ce que peuvent penser les gens, l’entourage de Montpellier et la Ligue Nationale de Handball, poursuit-il. Nous, on n’a rien à voir là-dedans. On doit laver ce qui a été dit sur nous. Ce sont les joueurs de Montpellier qui ont parié, pas ceux de Cesson. On a été très embêté avec cette affaire… et on l’est encore. » Du côté des joueurs, si on affirme avoir tourné la page, l’envie de montrer leur intégrité sera l’un des objectifs majeurs.
Christmann : « Le championnat est tronqué »
« Même si je n’étais pas là l’an passé, on a envie de montrer que la victoire n’était pas volée mais méritée » insiste le pivot Igor Anic. Chez David Christmann, la rancœur reste néanmoins tenace. Car au-delà de l’image négative dont a été victime son équipe, bien malgré elle, les conséquences de cette affaire ont aussi un impact sur le plan de l’éthique sportive. « Dans le bas de tableau, le championnat est tronqué car Aix a profité de cet épisode pour recruter les deux frères Karabatic, explique-t-il. S’il n’y a avait pas eu cet épisode, ils seraient encore à Montpellier. Quelle que soit l’équipe qui descendra, je trouve que sa descente sera une injustice. »
La colère froide de l’entraîneur cessonnais vise aussi les joueurs présumés fautifs. « C’est une petite bande qui s’est sentie à l’abri de beaucoup de choses, explique-t-il. Quand on est sportif de haut niveau, on est idolâtré. On a l’impression de vivre un peu dans une bulle. Ce jour-là, la bulle a explosé. Certains se sont sentis un peu agressés, mais c’est normal. Quand je vois des joueurs qui ont avoué avoir parié continuer à jouer (appel suspensif, ndlr), je trouve ça hallucinant ! » Les joueurs de Cesson n’iront pas chercher très loin un surplus de motivation. L’identité de leur adversaire suffit…