Costantini: "Ça donne l’impression que les Français deviennent plus vulnérables"

Daniel Costrantini - -
« Tous les experts disaient que ce match était complètement jouable, surtout qu’il n’y avait besoin "que" de gagner. On mène 5-2, donc on se dit que le plus dur est fait. Et puis tout d’un coup, plus rien ! Les Français étaient un peu apathiques. Toutes les tentatives du staff pour renverser les choses n’ont pas fonctionné. On a même changé notre gardien alors que notre ami Thierry Omeyer n’a été pas mal pendant les 45 premières minutes.
J’ai été surpris par le choix tactique de la défense française, très agressive et très haute, qui a empêché les Norvégiens de jouer au début. Mais on sait que ces défenses ne peuvent pas marcher pendant 60 minutes, ce n’est pas possible. Après ça, les Norvégiens se sont mis à jouer beaucoup plus correctement et, en deuxième période, ce qui nous a mis en difficulté c’est le numéro qu’on fait les trois arrières norvégiens. C’est un fiasco total dans la volonté des Français d’empêcher les Norvégiens de jouer.
« L’équipe qui partira à Rio sera beaucoup plus solide »
Le match nous a donc glissé entre les doigts jusqu’à perdre de 5 buts. Un écart important, donc c’est une grosse déception. C’est surtout une catastrophe quand on domine le handball mondial. Il aurait mieux valu faire comme il y a quatre ans et s’écrouler complètement, finir onzième de la compétition et donner l’impression qu’on s’en foutait complètement. Là, ce n’est pas le même cas de figure parce qu’on a quand même fait de supers matches, on n’en a raté que deux. Mais ces deux matches-là sont chers.
Ça donne l’impression que les Français deviennent un peu plus vulnérables qu’ils ne l’étaient auparavant. Ça peut donner des idées. Alors c’est vrai qu’on était incomplet, que l’équipe qui partira à Rio sera, à mon avis, beaucoup plus solide. Lorsqu’on voit la liste des joueurs qui n’ont pas pu venir, des forces de frappes comme N’Guessan ou Accambray, on peut considérer que c’est un accident de route. Toujours est-il que ceux qui nous auront battus ici, on ne pourra pas leur enlever de l’idée que la France n’est plus l’équipe qui dominait le monde il y a quelque temps. »