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Florent Manaudou s’est vraiment mis au hand, une pause 100% plaisir (pour le moment)

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Florent Manaudou est devenu officiellement ce lundi un joueur du PAUC Handball. Intronisé devant les médias, le champion olympique du 50m nage libre compte bien croquer à pleines dents dans cette nouvelle page sportive, qui se veut moins exigeante que dans les bassins.

Son sourire ne l’a jamais quitté. Veste du club sur le dos, Florent Manaudou a enchainé les questions, délivré ses réponses, sur un ton posé, calme. L’interview du jour s’y prêtait de toute façon : il ne s’agissait pas cette fois d’évoquer les prochains Mondiaux de natation mais plutôt de parler de sa « deuxième vie » sportive : le handball. Une passion de toujours que Florent Manaudou, en pause avec les bassins depuis les Jeux de Rio, exerce désormais sous les couleurs du PAUC, le Pays d’Aix Université Club Handball.

« Le projet est très simple pour moi : il s’agit juste de reprendre un petit peu de plaisir dans un sport que j’estime avoir quitté trop tôt, confie l’ex-nageur. Je l’ai quitté mais ça a plutôt bien marché en natation, donc je ne m’en veux pas. J’avais à cœur de refaire du hand. C’est une pause dans un premier temps, qui peut devenir une reconversion. J’ai décidé de contacter Jérôme (Fernandez, ndlr) et les dirigeants du PAUC. Je vais tout donner et essayer de jouer au meilleur niveau que je puisse atteindre. »

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L'objectif, la réserve en Nationale 2

Le discours est humble. Très humble. Et il s’explique bien évidemment par la découverte d’un nouveau sport et d’une toute nouvelle manière d’utiliser son corps. « Ça va redevenir un nouveau sport, parce que le hand que j’ai pratiqué il y a 10-15 ans et celui d’aujourd’hui, ça a complètement changé », assure Florent Manaudou. Intronisé joueur du PAUC ce lundi après-midi, le champion olympique du 50m nage libre a déjà pu s’entraîner deux fois avec l’entraîneur de l’équipe première, Jérôme Fernandez. Et mettre un doigt sur les secteurs à corriger.

« Je n’ai pas l’habitude de courir, de prendre des chocs et de faire un sport terrestre, reconnait-il. Les changements de direction, ce sont des choses que je n’ai pas l’habitude de faire. Il y aura un gros travail physique à faire sur le bas du corps. » En clair, voir Manaudou évoluer avec le maillot du PAUC ne sera pas pour tout de suite. « C’est trop tôt, confirme Jérôme Fernandez. On ne va pas se le cacher : on ne va pas dire qu’il faut 6 semaines pour être prêt physiquement à pratiquer le handball. Déjà, s’il prend du plaisir au niveau régional et qu’il arrive à imposer son gabarit, on pourra l’intégrer à l’équipe réserve. Pour la saison prochaine, s’il a envie de continuer et qu’il est toujours motivé, il pourra faire partie intégrante de l’effectif de Nationale 2 (4e division, ndlr). »

« Je n'ai jamais dit que je voulais jouer en équipe de France »

Un rang digne d’un sportif habitué aux podiums ? Ce dernier renvoie directement la question en… touche. « Je n’estime pas mon niveau. Je veux juste m’amuser, rappelle Florent Manaudou. Je n’ai que 26 ans. Dans le handball, je pense qu’on peut durer un peu plus longtemps. Jérôme est plus vieux que beaucoup de nageurs (rires). Je vais essayer de jouer au plus haut niveau possible mais si je dois jouer en régional, je jouerai en régional. »

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Le discours est clair de la part de celui qui sera amené à évoluer comme arrière gauche ou pivot (« un poste naturel vu son gabarit » estime Fernandez) : le plaisir avant tout. Et pas question de se mettre une pression… internationale sur les épaules. « On fait souvent l’amalgame quand on est sportif de haut niveau. On croit qu’en changeant de sport, on veut jouer au plus haut niveau. Mais je n’ai jamais dit que je voulais jouer en équipe de France. » Ni que la natation et lui, c’était définitivement terminé. La preuve ? C’est avec le numéro 50 qu’il disputera ses matches avec la réserve du PAUC. « Les dirigeants m’ont demandé si je voulais ce numéro et j’ai accepté, raconte-t-il. C’est un petit clin d’œil à ma vie d’avant. » Et une façon de ne pas couper tout de suite le cordon.

la rédaction avec Florent Germain