Guigou explique la recette du triomphe de Montpellier en Ligue des champions

Avouons-le, l’euphorie de voir trois clubs français au Final Four de la Ligue des champions, puis, plus encore, de les voir squatter les trois marches du podium final nous a peut-être un peu aveuglés. Pourtant, si on joue franc-jeu, le triomphe montpelliérain est tout de même une petite surprise. Et un succès des Nantais, battus en finale par le MHB (32-26), aurait été du même acabit. Car sur la scène européenne encore plus qu’en France, normalement ce sont les plus gros budgets qui s’imposent. La logique aurait donc voulu que le PSG brille ce week-end en Allemagne. Voire le Vardar Skopje, le tenant du titre.
Mais non, c’est finalement Montpellier qui a gagné. Comme quoi - l’analogie avec le foot est étonnante côté parisien… - l’argent et les gros budgets ne font pas tout. Le constat peut paraître un peu simple, certes, mais pas que. Car il est indéniable. Deuxième budget de France avec 10 millions de ‘‘retard’’ sur le PSG (7,51M€ contre 17,7M€), Montpellier est en retrait sur ce point par rapport aux cadors européens, d’Allemagne ou d’Espagne notamment. Alors les Héraultais doivent composer différemment en basant leur politique sur les jeunes. Des jeunes qui explosent sous le maillot du MHB et qui font ce dimanche soir la fierté de Michaël Guigou, le capitaine montpelliérain, déjà présent lors de la conquête de 2003.
Guigou: "Essayer de gagner quand les jeunes sont là"
"A Montpellier, on nous pique des joueurs aujourd’hui, a constaté sans amertume, mais pas peu fier de son coup, l’ailier international après la victoire en finale. Et on nous les pique parce que on n’a pas encore les moyens des plus grands d’Europe. Aujourd’hui, la réponse qu’on a su amener, c’est de profiter de ces générations (de jeunes joueurs) et de les optimiser pour essayer de gagner quand ils sont là, quand ils sont accompagnés d’anciens et qu’ils sont pétris de talent comme ça."
Costantini: "Enormément d'avenir"
C’est tout le paradoxe de ce titre européen de Montpellier. Car après la joie, il est fort probable que les meilleurs jeunes éléments du MHB vont être aborder par la concurrence plus huppée. A l’image d’un Ludovic Fabregas, champion d’Europe à 21 ans et international français en partance pour le géant barcelonais. "Durer pour nous, c’est un peu plus compliqué, confirme Guigou, le gardien du templs. Nantes, c’est un peu pareil avec le départ annoncé de Nicolas Tournat (ndlr: 24 ans). Romain Lagarde (ndlr: 21 ans), c’est pareil, je ne sais pas s’ils vont réussir à le garder. Aujourd’hui le hand français a des moyens. Nous on a moins de moyens que le PSG pour garder nos meilleurs joueurs alors il faut tout donner. Aujourd’hui il faut profiter que ces trois équipes tiennent les plus hautes places européennes mais il faut continuer à travailler et à accompagner les jeunes pour que tout cela continue."
La jeunesse - symbolisée par Melvyn Richardson, le fils de, pas loin d’être le meilleur joueur de ce Final Four à seulement 21 ans - et un bâtisseur insatiable, Patrice Canayer, voilà ce qui fait la richesse de Montpellier. Une richesse qui n’a pas de prix et qui n’a aucune raison de changer. "Il y a quelques pépites sur le banc de Montpellier, on n’a pas eu l’occasion de les voir, précisait en fin connaisseur des jeunes pousses en devenir Daniel Costantini, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, sur RMC après la finale de dimanche. Ça veut dire que ce club a encore, bien sûr, énormément d’avenir."