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Krumbholz : « Il faut être fier »

En place depuis 1998, le sélectionneur des Bleues a fait taire les critiques.

En place depuis 1998, le sélectionneur des Bleues a fait taire les critiques. - -

La France n’est pas passée loin de la victoire dans le Mondial de hand. Les filles d’Olivier Krumbholz sont tombées en finale (25-22) contre des Russes bien trop fortes, mais ne devront pas oublier leur bon parcours. Une équipe est née.

Cette médaille est-elle une réelle surprise ?
On n’y pensait pas du tout. On avait un tout petit espoir d’aller en demi-finale, mais je ne pensais pas qu’on puisse accéder à une médaille. J’avais peur qu’on finisse quatrième. C’est une énorme satisfaction. Et même au niveau de la qualité du jeu. L’équipe de France a existé. C’est positif. Mais la défaite des Russes contre la France a provoqué un déclic dans le collectif russe. Après cette défaite, personne ne pouvait les battre. Il faut être fier de notre parcours.

Les Russes sont-elles un cran au dessus ?
Oui. Je pense que si on les joue dix fois, on ne les bat qu’une fois. Mais les jeunes ont montré qu’elles avaient du potentiel. On a trouvé une ossature pour les JO de Londres et même au-delà. Maintenant, il faut mettre de la concurrence dans le groupe, continuer à travailler. On a vu que quand on n’est pas à fond - comme c’était le cas au début du Mondial - on n’existe pas. On fait des fautes de main, on bafouille notre handball. Les filles connaissent aujourd’hui tous les ingrédients pour exister au niveau mondial.

Il va en tout cas falloir que les filles gardent les pieds sur terre…
Elles ont du punch, de la qualité physique, mais elles sont perfectibles. Il faut qu’elles travaillent. Notre peur est qu’elles se croient arrivées. On va les suivre de très près. On a deux filles - Signate et Pineau - dans l’équipe-type du Mondial. Ce n’est jamais facile à gérer pour une jeune joueuse. Derrière, il faut assumer et garder les pieds sur terre. J’espère qu’elles vont continuer à nous faire confiance parce qu’on a plus d’expérience qu’elles et on peut de ce fait mieux anticiper les problématiques.

« En 1999, j’ai pleuré en revoyant la finale… »

On a également senti une sérénité naissante dans le jeu…
On a poussé le collectif à se mettre en ordre de bataille. Au début, elles étaient dans l’illusion. Elles essayaient. Et dans le sport, il ne faut pas essayer, il faut faire. Et celle qui a aidé, c’est Siraba. Elle a frappé les esprits en disant que c’était hors de question de sortir de cette manière là. Il y a ensuite eu une révolte. Les filles ont alors gagné en confiance et en fluidité. Il y a une très belle complémentarité dans cette équipe. C’est peut-être un peu ce qu’il nous a manqué en finale pour avoir un peu plus d’épaisseur.

Les filles sont-elles déçues ?
Il y a de la déception. Quand elles reverront la vidéo, elles verront tout ce qu’elles ont raté. La déception remontera. Quand je suis rentré en 1999 et que j’ai revu la finale (perdue 25-24 après deux prolongations contre la Norvège, ndlr), j’ai pleuré quand j’ai vu qu’on était passé si près. C’est peut-être ce qu’il va leur arriver quand elles reverront le match. Mais sur l’ensemble du parcours, il n’y a aucun regret à avoir.

A titre personnel, vous avez répondu aux sceptiques…
Les sceptiques, il y en aura toujours. L’essentiel est d’avoir la confiance des joueuses et de la fédération. C’est ma troisième finale (après 1999 et 2003, ndlr). J’aurais aimé la gagner, mais on ne peut pas toujours demander plus aux athlètes. La marche était trop haute. On aurait pu y arriver avec un concours de circonstances. Elles n’étaient pas trop loin, mais il faut rester optimiste pour l’avenir.

La rédaction-Intégrale Sport (C. Cessieux)