Krumbholz : « J’aurai des lionnes sur le terrain »

Olivier Krumbholz - -
Olivier, quel est l’état d’esprit avant ce tournoi de la dernière chance ?
On aborde ce rendez-vous avec un peu d’angoisse parce que c’est un tournoi relevé, important, et qu’on ne se présente pas dans les meilleures conditions puisqu’on est privé d’Allison Pineau (rupture des ligaments croisés du genou gauche en demi-finale du dernier Mondial, ndlr). On a tellement envie de concrétiser cette belle olympiade puisqu’on a fini deux fois vice-champions du monde (2009 et 2011, ndlr). Ce serait dommage de rater la dernière marche et de ne pas aller aux Jeux.
Vu votre palmarès, c’est bizarre de vous voir passer par un TQO…
Pour nous aussi, ça fait bizarre, mais on a digéré cette injustice née d’une formule qui est ce qu’elle est (seule la Norvège, championne du monde, était automatiquement qualifiée, ndlr). Il faut accepter ou partir. Ça peut être dangereux de trop se focaliser là-dessus. Battons nous, on a la conviction qu’on doit y être.
Quel pourcentage de chances vous donnez-vous d’aller à Londres ?
On a 70% de chances de se qualifier, on a des atouts, pas de bobos, des joueuses qui ont fait une fin de saison sérieuse. Si on bat la Roumanie, on aura fait la majeure partie du chemin. Tout va se jouer vendredi.
Vous sentez les joueuses prêtent à aller sur le terrain le couteau entre les dents ?
On est l’équipe qui a le plus à gagner. On joue à domicile, et si on se qualifie, on fera partie des favoris pour le titre olympique. On a la plus grosse pression, mais c’est à nous de la gérer en la renvoyant à nos adversaires. Grâce à nos qualités physiques, l’équipe de France doit peser sur ses adversaires.
C’est l’occasion de commencer à écrire le début d’une histoire ?
Les garçons prennent beaucoup de place, ce qui est normal. Ils mettent le niveau d’attente très haut. Cette équipe de France féminine a fait de bons résultats, elle a fini deux fois deuxième aux Mondiaux, mais elle n’a jamais gagné quelque chose, à part pour Sophie Herbrecht et Raphaëlle Tervel qui ont été championnes du monde en 2003. Toutes les autres rêvent d’une victoire aux Jeux. Vendredi soir, j’aurai des lionnes sur le terrain.
Comment combler l’absence d’Allison Pineau, qui sera présente à Lyon pour soutenir ses coéquipières ?
Son ambition nous manque. Il y a les qualités de la joueuse, mais il y a aussi sa personnalité. Elle nous manque dans le jeu mais aussi dans le charisme. Si on se qualifie, elle devrait pouvoir revenir en équipe de France. Si on perd, on prive Allison de Jeux olympiques. Ça peut nous donner un peu plus d’énergie dans les moments difficiles.