Les Bleus démarrent en trombe

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C’est peu après la minute de silence en l’honneur des victimes des émeutes en Tunisie que la dépêche est tombée, juste après le coup d’envoi : le président Ben Ali a quitté le pays et laissé son Premier Ministre aux commandes. Plusieurs milliers de kilomètres au nord, à Kristianstad exactement, les joueurs tunisiens devaient tenter d’oublier le contexte délicat. Une tâche ardue. Plus dur encore, essayer de rivaliser avec l’équipe de France de hand, tenante de tous les titres majeurs.
L’éclosion de trois novices
Doit-on s’inquiéter d’un départ aussi convaincant ? D’ordinaire, ces Bleus-là entament en mode diésel ce genre de compétition. L’an passé, ils menaient 15-9 à la pause avant de concéder le nul face à la Hongrie. Si la score fut identique hier à mi-chemin contre les Nord-Africains, jamais ces Experts n’ont relâché leur pression. Quelques effets de facilité ont sans doute coûté un écart plus large encore. Mais le sérieux affiché une heure durant, l’hermétisme de la défense, la vélocité des contre-attaques ou les éclosions au plus haut niveau d’Accambray, Honrubia ou Bingo sont autant de satisfactions pour Claude Onesta.
Les petits jeunes ont régalé, les cadres se sont régalés. Les extensions caoutchouteuses d’Abalo, la puissance de Fernandez, l’art et le métier de Nikola Karabatic ont insidieusement fait baisser de rythme les Tunisiens et creusé l’écart. Seul bémol d’une ouverture maîtrisée, l’expulsion sévère du stratège français (44e). Mais comme ça a offert du temps de jeu aux novices, fait briller Omeyer et reposé Karabatic, personne ne s’en plaindra vraiment. Rarement une défaite n'avait eu un goût aussi joyeux pour les Tunisiens, soulagés du départ de M. Ben Ali. Les Bleus, eux, ont déjà dans le viseur l’Egypte, dès dimanche, pour confirmer.